BFMTV
Police-Justice

Etude inédite sur le stress des policiers français

Une étude scientifique inédite est lancée sur les conditions de travail et le stress ressenti par les policiers français, soumis à la pression du discours sécuritaire de ces dernières années. L'étude est menée par le Centre national de la recherche scient

Une étude scientifique inédite est lancée sur les conditions de travail et le stress ressenti par les policiers français, soumis à la pression du discours sécuritaire de ces dernières années. L'étude est menée par le Centre national de la recherche scient - -

PARIS (Reuters) - Une étude scientifique inédite est lancée sur les conditions de travail et le stress ressenti par les policiers français, soumis à...

PARIS (Reuters) - Une étude scientifique inédite est lancée sur les conditions de travail et le stress ressenti par les policiers français, soumis à la pression du discours sécuritaire de ces dernières années.

Les candidats à l'élection présidentielle seront appelés en février 2012 à se prononcer sur les résultats et les propositions tirées de cette enquête, qui risque de confirmer le malaise provoqué par la "politique du chiffre".

L'étude est menée depuis vendredi auprès des 140.000 fonctionnaires par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Centre de recherche en management (CRM) de Toulouse en partenariat avec Alliance, deuxième syndicat policier.

"Il n'y a jamais eu auparavant de type de recherches pour palper le sentiment des policiers sur leurs conditions de travail et le stress", a souligné Frédéric Lagache, secrétaire national d'Alliance, lors d'une conférence de presse.

Mathieu Molines, le chercheur du CNRS à l'origine du projet, a souligné que très peu de travaux indépendants s'étaient penchés sur le management des équipes de police, une population pourtant particulièrement exposée au stress au travail.

"L'environnement n'est pas le même qu'il y a quinze ans à cause de l'importance du discours sécuritaire actuel", a-t-il souligné.

Une étude confidentielle menée par l'Inserm à la demande du ministère de l'Intérieur, et dont Reuters a obtenu copie, montre que le taux de suicide dans la police est de 32,4 pour 100.000 agents.

Ce chiffre est presque deux fois plus important que celui constaté à France Télécom, qui a mis en oeuvre depuis 2010 un train de mesures après une vague de suicides.

Outre les effets du discours sécuritaire, les policiers sont confrontés à des conditions de travail difficiles, évoluant dans un milieu parfois hostile, avec une pression médiatique accrue et un devoir d'exemplarité, souligne Mathieu Molines.

L'étude se penchera également sur les "rapports ambigus" de la société avec sa police, "entre passion et rejet", et la gestion des hommes par la hiérarchie policière.

"La politique du chiffre revient souvent, mais on a peu d'éléments dessus", dit le chercheur à propos de la politique menée par Nicolas Sarkozy en 2002 lorsqu'il était ministre de l'Intérieur et poursuivie après son accession à l'Elysée.

Certains syndicats de police estiment que la pression pour obtenir des résultats est moins le fait du gouvernement que d'une interprétation des directives par une partie de la hiérarchie. Tous dénoncent cependant la diminution des effectifs liée à la politique de réduction des fonctionnaires.

Le questionnaire du CNRS, avec un strict respect de l'anonymat, sera transmis à l'ensemble des policiers par les 4.000 délégués d'Alliance. Il comporte 250 questions.

Gérard Bon, édité par Yves Clarisse