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Police-Justice

Etat d'urgence: plus de 1.800 perquisitions depuis les attentats

Une perquisition menée dans un squat au Pré-Saint-Gervais, le 27 novembre 2015.

Une perquisition menée dans un squat au Pré-Saint-Gervais, le 27 novembre 2015. - Laurent Emmanuel - AFP

Le nombre de perquisitions menées par les forces de l'ordre depuis le 13 novembre a dépassé les 1.800, soit 600 de plus en trois jours, a indiqué vendredi Manuel Valls.

Depuis la mise en place de l'état d'urgence, les nouveaux pouvoirs octroyés à la police, qui n'a plus à passer par un juge pour effectuer certains actes, se concrétisent par des chiffres. Quelque 1.836 perquisitions ont été menées en quinze jours, selon un bilan détaillé à l'occasion d'une rencontre du Premier ministre avec des citoyens et des élus à Evry, dans l'Essonne.

Le dernier pointage, diffusé mardi par le ministère de l'Intérieur, faisait état de 1.233 perquisitions. Par ailleurs, le nombre de gardes à vue à la suite de ces coups de filet a atteint la barre des 200, tandis que 305 assignations à résidence ont été prononcées (contre 276 dans le dernier chiffrage de la place Beauvau). Enfin, le nombre d'armes retrouvées s'élève à 293 depuis le début de la vague de perquisitions.

En marge d'une rencontre avec des habitants et des élus à Evry (Essonne), le Premier ministre a défendu une méthode "extrêmement utile", malgré un début de polémique sur des perquisitions sans résultat ou visant des militants ou des citoyens non liés à l'islamisme radical. La veille, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait lui aussi assuré que "l'état d'urgence, ce n'est pas l'état de l'arbitraire. Je ne veux pas le moindre manquement".

Un comité pour examiner les réclamations

Pourtant, depuis le renforcement de ces mesures, plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer des cas injustifiés. Ainsi, dans environ 90% des perquisitions, les forces de l'ordre sont reparties bredouilles, laissant parfois derrière des familles traumatisées par la brutalité de l'acte. Car contrairement aux perquisitions judiciaires, les perquisitions administratives sont ordonnées par le préfet, et même lorsqu'aucun indice ne laisse penser qu'une infraction a été commise. Si un délit est constaté, la procédure se judiciarise.

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a d'ailleurs annoncé jeudi qu'il mobilisait ses 400 délégués territoriaux pour examiner "toutes les réclamations relatives aux problèmes liés à la mise en oeuvre des mesures prises en vertu de la législation sur l'état d'urgence". "Le Défenseur des droits transmettra les informations ainsi recueillies à l'Assemblée nationale et au Sénat afin de contribuer à les éclairer dans le cadre de leur mission de suivi".

A. G. avec AFP