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Police-Justice

Essonne: un enseignant mis en examen pour agression sexuelle

Un enseignant a été arrêté pour des gestes déplacés envers une ancienne élève. (photo d'illustration)

Un enseignant a été arrêté pour des gestes déplacés envers une ancienne élève. (photo d'illustration) - AFP

Un enseignant d'un collège de Dourdan (Essonne) a été suspendu après avoir été mis en examen pour "agression sexuelle" sur une ancienne élève, a-t-on appris jeudi auprès du parquet et du rectorat. Survenus en octobre 2014, ces faits ont été portés très récemment à la connaissance de la justice, à la suite d'une plainte des parents de l'élève. Ils auraient été commis alors que la jeune fille, âgée de 15 ans à l'époque des faits, n'était plus l'élève du professeur.

Une "relation privilégiée"

L'enseignant et l'élève avaient entamé une "relation privilégiée" dans le cadre éducatif, le professeur lui donnant des cours supplémentaires, a expliqué le parquet à l'AFP. Puis cette relation s'est prolongée dans un cadre personnel. C'est à ce moment que le professeur aurait eu des gestes déplacés, à une seule reprise. Lors des auditions, l'enseignant a reconnu les faits, tout en minimisant leur portée. Il a été mis en examen pour "agression sexuelle" et placé sous contrôle judiciaire.

"Au vu de la gravité de cette situation, le recteur de l'académie de Versailles a immédiatement suspendu l'enseignant et a engagé une procédure disciplinaire", a annoncé le rectorat dans un communiqué jeudi. "On demande sa révocation", a-t-on précisé à l'AFP. Le rectorat annonce également qu'une cellule d'écoute sera mise en place vendredi dans l'établissement.

L'enseignant contraint à une obligation de soins

Dans le cadre de son contrôle judiciaire, l'enseignant devra se soumettre à une obligation de soins. Il a également interdiction de contacter la victime et d'entrer en contact avec des mineurs. Cette affaire intervient dans un contexte marqué par plusieurs affaires de ce type impliquant des enseignants ou des directeurs. Fin mars, un directeur d'école de Villefontaine (Isère), déjà condamné pour détention d'images pédopornographiques, a été mis en examen et écroué pour des viols sur onze élèves.

Dans la foulée, d'autres cas de professeurs soupçonnés d'atteintes sexuelles ou déjà condamnés par le passé ont été signalés. Un professeur d'un lycée de Poitiers a ainsi été placé en garde à vue la semaine dernière, soupçonné d'agressions sexuelles sur trois anciennes élèves, en dehors de l'année scolaire. Dans les Hauts-de-Seine, un instituteur a été suspendu après la découverte d'images pédopornographiques dans son ordinateur, cinq mois après sa mise en examen dans une ancienne affaire de viols sur mineur hors cadre scolaire.

Une proposition de loi pour interdire le travail avec les enfants

L'Education nationale, qui a été secouée par ces scandales, cherche désormais à garantir une meilleure transmission des informations de la justice à l'éducation en cas de condamnation d'enseignants pour pédophilie. Une réunion en ce sens, réunissant une soixantaine de recteurs d'académie et de procureurs généraux, a eu lieu le 8 avril dernier. Dans le cas de l'enseignant de Dourdan, le parquet d'Evry a immédiatement transmis ses informations au rectorat.

En réaction à ces affaires récentes, la sénatrice UDI-UC Sylvie Goy-Chavent a déposé ce jeudi une proposition de loi pour interdire automatiquement aux personnes condamnées pour pédophilie d'exercer une activité professionnelle ou bénévole avec des enfants. A l'Assemblée, les députés UMP Pierre Lellouche et Claude de Ganay ont chacun déposé des propositions de loi similaires.