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Police-Justice

Essonne: deux lycéens placés en garde à vue pour une quenelle

L'établissement scolaire où sont scolarisés les deux garçons, dans l'Essonne.

L'établissement scolaire où sont scolarisés les deux garçons, dans l'Essonne. - -

L'un a photographié l'autre à l'intérieur du lycée, faisant le geste controversé popularisé par Dieudonné. Une enseignante a porté plainte.

Deux lycéens ont été brièvement placés en garde à vue lundi soir pour la photographie d'une "quenelle", geste popularisé par Dieudonné, à l'intérieur de leur établissement scolaire situé dans l'Essonne. Une enseignante, qui s'est sentie visée par ce geste souvent perçu comme antisémite, a porté plainte contre eux pour "apologie de crime contre l'humanité".

Les faits remontent à décembre dernier. L'un des deux lycéens s'est fait photographier par son camarade alors qu'il réalisait une "quenelle" (un bras tendu vers le bas, coupé par l'autre main placée sur l'épaule) en posant devant un ananas. Ce fruit fait référence à la chanson "Shoah nanas" chantée sur scène par Dieudonné, parodie polémique du titre de "Chaud cacao" d'Annie Cordy.

"Pour se rebeller un peu"

"On pensait juste que c'était un geste antisystème, c'était pour se rebeller un peu. J'ai pas réfléchi, il n'y avait pas d'arrière pensée", se défend Aurélien, le lycéen qui a pris la photo, joint par BFMTV. Sa mère, qui ne cautionne pas son geste, ne comprend néanmoins pas la réaction de leur professeur: "On m'a laissé entendre qu'il était potentiellement dangereux! Il y a des demi-mesures, quand même..."

Cet avis est même rejoint par Alain Jakubowicz, le président de la Licra, association qui entend pourtant porter plainte pour ce geste qualifié de "salut nazi inversé". "C'est absurde", dénonce-t-il. "Il faut le tri entre ceux qui le font pour des raisons idéologiques de provocation antisémite, et un geste antisystème fait par des lycéens".

M. T. avec Julien Migaud-Muller