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Police-Justice

Enquête en Suisse sur l'affaire Bettencourt

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PARIS (Reuters) - La justice suisse enquête à la demande du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) sur certains aspects de l'affaire visant...

PARIS (Reuters) - La justice suisse enquête à la demande du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) sur certains aspects de l'affaire visant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, a-t-on appris mardi au bureau du procureur.

Un porte-parole du procureur Philippe Courroye a confirmé des informations de la presse suisse sans préciser dans l'immédiat quelles investigations avaient été sollicitées.

"Il y a bien eu une demande d'entraide du parquet de Nanterre à la Suisse", a-t-il dit.

Folco Galli, porte-parole de l'Office fédéral de la justice suisse, a déclaré à la presse suisse que la demande d'entraide avait été reçue le 25 août. Après un examen sommaire, cette demande a été jugée régulière et transmise au canton de Genève.

Le juge d'instruction de Genève Jean-Bernard Schmid a précisé aussi au quotidien suisse Le Matin que la procédure d'enquête était "en cours d'exécution".

Deux cabinets d'avocats et une banque ont fait l'objet de perquisitions en fin de semaine dernière, dit le journal.

Plusieurs faits susceptibles d'alimenter les enquêtes préliminaires en cours à Nanterre sont censés s'être déroulés en Suisse, où Liliane Bettencourt, 17e fortune mondiale selon le classement de Forbes, a déjà admis qu'elle possédait 78 millions d'euros soustraits au fisc français.

Son ancienne comptable Claire Thibout a déclaré à la police française que le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, lui avait dit en 2007 s'être rendu en Suisse retirer 100.000 euros en espèces afin de les remettre à Eric Woerth, trésorier de l'UMP, pour un financement occulte de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

La demande d'entraide présentée par un parquet est distincte de la commission rogatoire internationale que seul un juge d'instruction peut décerner. Si elle est acceptée, ce dernier peut alors se déplacer dans le pays concerné, ce que le procureur ne peut a priori faire.

L'absence d'une instruction conduite par un juge indépendant est critiquée en France dans l'affaire Bettencourt.

L'opposition de gauche et les syndicats de magistrats estiment que le procureur Courroye n'est pas qualifié pour conduire la procédure, du fait de son statut et de ses liens d'amitié avec Nicolas Sarkozy.

Selon la presse suisse, Florence Woerth, l'épouse d'Eric Woerth embauchée par Patrice de Maistre quand son mari est devenu ministre du Budget, se rendait régulièrement en Suisse dans le cadre de cet emploi, et aurait donc était informée de l'existence de fonds soustraits au fisc.

L'avocat de Florence Woerth a démenti et expliqué qu'il n'y avait eu que des déplacements ponctuels de sa cliente en Suisse.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse