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Police-Justice

Enfant maintenu reclus à Rennes: l'avocat de la mère évoque "un lien affectif trop fort"

Selon l'avocat de la mère mise en examen à Rennes pour soupçons de mauvais traitements durant des années vis-à-vis de son fils, l'enfant présente un "retard de maturité" et une certaine maigreur mais rien ne justifie qu'il soit placé.

Invité sur BFMTV jeudi, l'avocat de la mère mise en examen depuis lundi à Rennes pour de potentiels mauvais traitements sur son fils a expliqué que la relation filiale était marquée par "un lien affectif trop fort". Rien qui ne permette toutefois, selon Me Emmanuel Ludot, de justifier des poursuites contre sa cliente ou un retrait de la garde de l'enfant, malgré le "retard de maturité" qu'il reconnaît. La mère doit comparaître devant le tribunal début octobre.

"Je ne dis pas que cet enfant a une éducation et une vie harmonieuse. (...) Il était le petit garçon de sa maman, c'est ça le reproche aujourd'hui essentiel qu'on lui fait. Pas d'école, pas de copain, on ne connaît que la maman, on est dans la fusion avec la maman (...) donc l'enfant ne s'épanouit pas", estime Me Emmanuel Ludot.

"Il y a un lien affectif trop fort et il faut qu'il s'en débarrasse", estime-t-il.

Interrogé par BFMTV, la mère de l'enfant estime de son côté qu'elle "fait le mieux pour (s)on fils depuis le début. À la fois en l'ouvrant vers le monde selon son âge et le protégeant également".

"Il y a un travail éducatif à faire"

Emmanuel Ludot affirme que le placement de l'enfant est "une mauvaise stratégie" et qu'il "fallait laisser la relation continuer". "Il y a un travail éducatif à faire, il y a des corrections à faire mais on ne remet pas les gens sur les rails avec des méthodes brutales comme ça", juge l'avocat.

Il affirme par ailleurs que "le but [de la mise en examen], ce n'est pas de la faire condamner vraiment, le but c'est de lui retirer l'autorité parentale pour faire en sorte que l'État ait la main sur cet enfant parce qu'on est sur un dossier atypique".

L'enfant pouvait sortir "librement"

Il réfute par ailleurs le scénario d'un enfant enfermé dans l'appartement familial, totalement reclus. Il affirme en effet qu'il pouvait sortir "librement". "On ne reproche pas à cette maman d'avoir privé cet enfant de sortir", précise-t-il.

Sur la question d'une potentielle sous-nutrition évoquée par Ouest-France, Emmanuel Ludot explique que l'enfant pesait "33 kilos pour 1,43 mètre" lorsque l'hôpital qui l'avait pris en charge il y a un an a alerté les autorités.

Une maigreur qui serait due selon lui à des "caprices alimentaires comme tous les adolescents de cet âge" donnant lieu à une alimentation "pas équilibrée" mais qui ne traduit pas le fait que la mère ne nourrisait pas assez son fils. La mère explique quant à elle sur notre antenne que son fils "ne s'est jamais endormi un soir en ayant faim. Il a toujours eu à manger à sa faim".

L'avocat affirme aussi que le garçon sait "très bien lire". "On a face à nous un enfant de 14 ans avec un haut potentiel intellectuel qui s'est cultivé tout seul, qui est passionné d'histoire, qui a des idées bien arrêtées pour son âge" et que ses "carences" sont dues au fait qu'il ne soit pas allé à l'école. Sa mère affirme en effet qu'elle l'instruisait à la maison.

Glenn Gillet