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Police-Justice

En Isère, les ouvriers de deux chantiers menacés par des jeunes au chômage

L'Hôtel de ville d'Echirolles. (Photo d'illustration)

L'Hôtel de ville d'Echirolles. (Photo d'illustration) - I, Badhy

Depuis la mi-mai, deux chantiers de construction sont perturbés à Echirolles, en Isère. Les ouvriers ont décidé d'exercer leur droit de retrait après que des jeunes des environs les ont menacés, leur reprochant d'occuper des emplois qui auraient pu leur revenir d'après eux.

Après l'été, le quartier Village Sud de la commune d'Echirolles, près de Grenoble, devait pouvoir compter sur de nouveaux trottoirs et une halte-garderie flambant neuve mais ces travaux devraient accuser un certain retard. Le chantier sur l'espace public n'a repris que ce mardi et la poursuite de l'édification de la garderie a été repoussée en septembre.

Ces deux constructions avaient auparavant été suspendues à la mi-mai en raison d'intimidations et de menaces proférées contre les ouvriers de la part de jeunes des environs, qui s'estiment lésés de ne pas avoir pu obtenir ces emplois, a signalé Le Figaro sur son site internet. 

Un taux de chômage très important

Dans un premier temps, les ouvriers ont demandé aux jeunes de cesser de les empêcher de faire leur travail puis ont décidé d'exercer leur droit de retrait. Ces travaux ont pris place dans un quartier où le chômage atteint des proportions conséquentes: 16% de la population et 40% chez les jeunes. Consciente des difficultés sociales du tissu local, la mairie avait alors décidé d'organiser une rencontre avec ces jeunes, toujours vers le milieu du mois de mai. 

"Au début, la discussion était tendue", a expliqué le premier adjoint au maire d'Échirolles, Thierry Monel, au Figaro. "Nous avons rappelé les règles et la loi et nous avons expliqué que nous ne laisserions pas faire. Ensuite, ils nous ont fait part de leurs difficultés de recherche d'emploi."

La police nationale va sécuriser les travaux

La municipalité s'est alors mise à suivre attentivement les démarches d'une quinzaine de jeunes. Certains d'entre eux ont été présélectionnés pour d'autres travaux, quand d'autres ont bénéficié d'une "garantie jeunes". On s'acheminait alors vers un redémarrage des chantiers, quand les ouvriers ont à nouveau fait l'objet de menaces. Deux adolescents de 17 ans, dont l'un avait participé à la réunion à la mairie, ont été interpellés. Ils comparaîtront pour outrage en octobre prochain. 

Lorsqu'il pourra enfin reprendre, en septembre, le chantier de la halte-garderie sera sécurisé par des agents de la police municipale. 

Robin Verner