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Police-Justice

Employée de banque poignardée à mort : le suspect interné

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Mercredi à Paris, une conseillère de la BRED est décédée après avoir été poignardée par un client. Son meurtrier présumé a été interné. Témoignages.

Mercredi dans le 20ème arrondissement parisien, une conseillère de la Bred a été poignardée en pleine rue. Elle est décédée peu après, des suites de ses blessures. Son meurtrier présumé, interpellé à son domicile quelques heures après les faits, a été placé en garde à vue, puis transféré dans un hôpital psychiatrique. Selon la police, il voulait récupérer de l'argent d'une assurance-vie qu'il avait souscrite dans cette banque et il avait déjà eu plusieurs altercations téléphoniques à ce sujet avec la banque. Cet habitant du quartier, âgé d'une vingtaine d'années avait fait un stage pendant 3 semaines dans un magasin de vêtements situé juste en face de la BRED. Son ancien patron se souvient d'un individu « qui parlait peu, très réservé mais travailleur et ponctuel ». Même s'il ne l'a jamais vu impliqué dans une querelle quelconque, son ancien employeur évoque également un jeune-homme « costaud et impulsif ».

« Des tensions extrêmement marginales »

Gilles Dessaigne, secrétaire du comité d'entreprise de la banque régionale du groupe Banque Populaire, explique : « nous sommes une banque de particuliers et parmi nos clients, il y a des gens en très grande difficultés financières. Mais ces tensions restent extrêmement marginales. On a cependant régulièrement des collègues qui nous signalent des agressions verbales. Et d'ailleurs, dans la formation de la banque, on a une formation spécifique pour gérer ces situations de conflit. »

« Incivilités et menaces quotidiennes »

Pour Isabelle, conseillère en clientèle dans une banque, les relations entre les clients et leurs conseillers bancaires « se sont crispées depuis déjà pas mal de temps. Sous prétexte qu'elles nous déposent leur argent, poursuit-elle, beaucoup de personnes se croient tout permis, notamment de l'irrespect, de l'incivilité, des menaces, voire des agressions. Ça ne date pas d'hier. Des incivilités, des menaces, on en a tous les jours. Et parfois, quand je rentre chez moi, j'ai peur dans le parking. Pour eux, on est responsable de beaucoup de choses. Par exemple, la baisse du taux du livret A. Je voudrais faire comprendre aux gens qu'on y est pour rien. On est simplement des employés, on applique des directives. Parfois des traitements prennent un certain temps et ça n'est pas de notre ressort. Parfois, les clients se fâchent, parce qu'on est en première ligne. » Choquée par l'agression d'hier, Isabelle conclue : « un travail ne vaut pas qu'on y laisse sa vie, pas pour ça. »

La rédaction, avec Rémy Barret