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Police-Justice

Effondrement d'un échafaudage à Paris: des témoins ont raconté la scène

Mardi, un échafaudage est tombé dans le 13e arrondissement de Paris, entraînant quatre ouvriers dans sa chute et en tuant un. Deux témoins de la scène ont été entendus par la police à qui ils ont raconté la scène.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris après l'effondrement mardi d'un échafaudage rue Abel Hovelacque dans le 13e arrondissement, qui a entraîné avec lui quatre ouvriers. L'un d'entre eux est mort tandis que les trois autres ont été grièvement blessés. L'accident s'est déroulé à l'intérieur de l'enceinte d'un bâtiment appartenant à la RATP et en cours de réhabilitation. Les quatre hommes ont fait une chute d'une vingtaine de mètres. 

Nous avons pu nous procurer les PV d'audition de deux témoins de cette scène. A la lecture du récit qu'ils ont fait à la police, il apparaît que le drame s'est produit après que les travailleurs ont voulu fixer l'échafaudage qui se balançait dans le vent.

L'origine du problème

Le grutier, qui soutient que ce sont "les passerelles qui sont à l'origine du problème", a ainsi déclaré: 

"J’ai vu que le vent commençait à se lever et que l’échafaudage commençait à se coucher sur les passerelles. Les échafaudages prennent appui sur les passerelles. Quand j’ai vu ça, j’étais dans ma cabine à 40m du sol et j’ai passé un appel avec ma radio pour prévenir les gars. Un peu plus tard, ils sont arrivés à quatre pour fixer le tout. J’ai vu qu’ils avaient du mal. Je leur ai dit que j’allais les aider avec la grue. Je me suis approché d’eux avec la grue. Un des mecs m’a tendu la main pour accrocher quelque chose à la chaîne, pour que ce soit plus facile puisqu’ils n’y arrivaient pas à main nue. Il n’a pas eu le temps d’accrocher et tout s’est effondré. Tout s’est passé vite".

Lui aussi entendu, le chef de chantier a quant à lui raconté ce qu'il a vu immédiatement après la chute: "Lorsque je suis arrivé j’ai vu quatre ouvrier au sol, vivants. L'un d'entre eux était inconscient mais respirait." Il a repris: "Il s’agit de passerelles posées hier (NDLR: lundi) pour pouvoir circuler en sécurité sur la zone. Il y en avait quatre et l’une d’elle est tombée. Elles sont neuves. D’après moi, il s’agit d’un axe de la passerelle qui a plié dans le mauvais sens. Le matériel a cédé mais je ne saurai pas dire pourquoi."

Il a ensuite détaillé le dispositif le site: "Il y avait un brokkeur (NDLR: spécialisé dans la démolition) et trois coffreurs (NDLR: ouvriers s'occupant de la mise sur pied des murs en béton). Ils étaient en train de préparer la zone pour la démolition. Sous la passerelle qui s’est effondrée se trouvait un échafaudage mobile roulant de 6m. Celui-ci n’était pas fixé et personne n’était censé y monter. Il n’était donc pas calé, pas maintenu. On pouvait cependant passer derrière et à côté.

"C'est un problème matériel" 

Le chef de chantier a poursuivi: "J’ai la formation pour l’installer ; personne ne l’a à part moi mais les ouvriers ont l’habitude de déplacer et installer ces passerelles. C’est un problème matériel selon moi. Les passerelles sont neuves et sont arrivées il y a 15 jours. Elles sont faciles d’utilisation et nous les avons montées en équipe. Je précise que la passerelle supporte l’échafaudage. Il s’agit de la zone la plus sécurisée sur le chantier. Cette passerelle était la première que nous avions installée". 

L'ouvrier tué dans l'effondrement était un intérimaire arrivé sur les lieux la veille de l'accident. 

Raphaël Maillochon avec R.V.