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EELV veut un audit sur le coût d'un éventuel accident nucléaire

La centrale nucléaire de Fessenheim, près de Colmar.

La centrale nucléaire de Fessenheim, près de Colmar. - -

Europe Ecologie les Verts (EELV) a demandé dimanche qu'un audit complémentaire "indépendant et pluraliste" soit réalisé au plus vite afin d'évaluer le coût d'éventuels accidents nucléaires en France.

Le parti écologiste a formulé cette demande après la publication, dans le Journal du dimanche, d'extraits d'un rapport confidentiel de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui date de 2007, et selon lequel le coût de base d'un tel accident serait de 760 milliards d'euros et pourrait aller, dans une situation extrême, jusqu'à 5.800 milliards d'euros.

Début février, ce même institut avait fait part d'un chiffre bien inférieur, estimant qu'un accident similaire à la catastrophe de Fukushima au Japon pourrait coûter à la France 430 milliards d'euros.

L'IRSN n'était pas joignable dans l'immédiat.

"Ce chiffre (...) démontre la folie du pari nucléaire et la pertinence de la revendication des écologistes sur une sortie du nucléaire", a écrit dimanche dans un communiqué Pascal Durand, le secrétaire national d'EELV.

"EELV demande qu'un audit complémentaire indépendant et pluraliste soit réalisé au plus vite afin d'évaluer ces risques et les prévenir", ajoute-t-il.

La formation demande par ailleurs la constitution d'un fonds de provisionnement correspondant au coût d'un accident majeur, tel que déterminé par cet audit. Elle suggère que celui-ci soit alimenté par les opérateurs de l'industrie nucléaire.

"C'est l'activité la plus dangereuse, et c'est la seule qui n'est pas assurée", a dit à Reuters Pascal Durand. "Le pire n'est pas impossible, il faut à la fois s'y préparer et ne pas le cacher aux gens", a-t-il ajouté, se demandant pourquoi ce rapport, dévoilé par Le Journal du dimanche, n'a pas été rendu public plus tôt.

Celui-ci est en cours de réévaluation, et sera rendu public dans le courant de l'année, selon l'hebdomadaire.

Des militants anti-nucléaires ont manifesté samedi à Paris pour exiger l'arrêt de l'exploitation de cette énergie en France, à l'occasion du deuxième anniversaire, lundi, du tsunami qui avait provoqué une catastrophe nucléaire à la centrale atomique de Fukushima.

La France compte 58 réacteurs en activité et neuf prototypes, dits de première génération, sont à l'arrêt. Un 59e réacteur doit être mis en service en 2016 à Flamanville (Manche), où le chantier du premier réacteur français de troisième génération accuse quatre ans de retard et des surcoûts importants.