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Police-Justice

EDITO - "La haine anti-flic existait bien avant les gilets jaunes"

Lors de la 23e journée de mobilisation des gilets jaunes, certains manifestants ont crié "Suicidez-vous!" à des policiers, sur la place de la République, à Paris. Mais cette forme de violence n'est pas inédite sous la Ve République, affirme notre éditorialiste Christophe Barbier.

Le 23e samedi de manifestation des gilets jaunes, mobilisés depuis cinq mois en France, a été marqué par de nouvelles violences à Paris, notamment envers les forces de l’ordre.

Le slogan "suicidez-vous !" a rythmé l’avancée du cortège parisien alors que 28 policiers se sont tués depuis le mois de janvier, deux fois plus que l’an dernier. Et ces violences ne sont pas sans rappeler d’autres épisodes de haine anti-flics, rappelle notre éditorialiste politique, Christophe Barbier.

Christophe Barbier
Christophe Barbier © BFMTV

"Dire que les gilets jaunes qui commettent ces exactions sont minoritaires et que c’est un phénomène récent, c'est faux. La haine anti-flic existe depuis longtemps, bien avant les gilets jaunes. On a déjà entendu: 'Un bon flic est un flic mort'. Il y a d’ailleurs eu un procès pour ce slogan écrit sur un t-shirt et celui qui le portait a été relaxé. Il y a également le mouvement Acab (All flic are bastards), 'tous les flics sont des bâtards'. Il existe une culture de l’impunité quand on s’en prend aux policiers contre laquelle il faut que le gouvernement agisse vite."

Les violences verbales criées samedi envers les forces de l’ordre ont toutefois été condamnées de façon unanime par les leaders des gilets jaunes.

"Oui, mais ils ont une position un peu ambigüe. Ils disent toujours 'oui c’est inacceptable mais c’est parce que le gouvernement n’entend pas les gilets jaunes… Mais c’est parce qu’il y a des violences policières comme on n’en a jamais vu sous la Ve République'. C’est faux. Sous la Ve République on a vu le 17 octobre 1961 avec les militants algériens du FLN jetés dans la Seine, on a vu décembre 1986 les voltigeurs de Charles Pasqua avec les bidules – de longues matraques – et la mort de Malik Oussekine. Donc il y a eu bien pire que les violences policières de ces derniers temps."

Ambre Lepoivre