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Police-Justice

Ecole musulmane signalée à la justice: le maire de Toulouse en appelle à Jean-Michel Blanquer

Jean-Michel Blanquer lors de sa conférence de presse de rentrée le 26 août 2021 à Paris

Jean-Michel Blanquer lors de sa conférence de presse de rentrée le 26 août 2021 à Paris - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

Jean-Luc Moudenc a appelé le ministre de l'Education nationale à "agir" au sujet d'une école musulmane signalée par le rectorat au parquet pour "manquements". Pour l'avocat de l'école, les reproches faits à ses clients sont fallacieux.

Le maire de Toulouse a exhorté ce mardi le ministre de l'Education nationale à "agir" au sujet d'une école musulmane signalée par le rectorat au parquet pour "manquements" et ayant eu dans le passé des démêlés avec la justice.

L'avocat de l'établissement hors-contrat, Me Samim Bolaky, a dénoncé auprès de l'AFP un "acharnement" du rectorat de Toulouse contre une école "qui a obtenu plusieurs victoires judiciaires" dans le passé.

Lundi, le recteur de l'académie de Toulouse Mostafa Fourar avait fait savoir lors d'une conférence de presse qu'au terme de deux contrôles mettant en évidence "des manquements manifestes au niveau pédagogique et administratif", il avait effectué en juillet un signalement auprès du procureur de la République visant l'école Al-Badr.

Il a pointé du doigt notamment l'impossibilité d'assurer les enseignements scientifiques expérimentaux faute de locaux et de matériel de laboratoire, ou encore une mauvaise tenue du registre des enseignants et de l'assiduité des élèves. Les parents de quelque 130 élèves de primaire et collège ont été mis en demeure d'inscrire leurs enfants dans un autre établissement.

Des reproches "parfaitement fallacieux"

"Si cette situation a de quoi alerter les autorités publiques aujourd'hui, elle n'est pas nouvelle!", a écrit le maire LR Jean-Luc Moudenc au ministre Jean-Michel Blanquer dans une lettre consultée par l'AFP.

En 2016, l'école Al-Badr avait été condamnée par le tribunal correctionnel de Toulouse à fermer ses portes pour "enseignement non conforme". Son directeur de l'époque, l'imam Abdelfattah Rahhaoui, réputé pour son conservatisme, avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis et à une interdiction de diriger un établissement d'éducation.

Mais en décembre 2018, la cour d'appel de Toulouse a infirmé la fermeture de l'école et relaxé son directeur. L'école a ainsi pu rouvrir avec la constitution d'une nouvelle association culturelle. "Loin de moi de contester une décision de justice mais force est de constater que de graves problèmes persistent", a souligné Jean-Luc Moudenc, appelant le ministre à "agir dans la mesure de toutes ses possibilités".

Une fermeture administrative de l'école ne pourrait être effective qu'après une nouvelle décision de justice. Pour l'avocat de l'école, Me Bolaky, les reproches faits à ses clients sont "parfaitement fallacieux" et relèvent d'un "acharnement". Il a contesté devant le juge des référés du tribunal administratif de Toulouse la décision du rectorat et une audience a eu lieu le 19 août. "La décision a été mise en délibérée", a-t-il précisé.

Ben Meriem Sarah avec AFP