Echanges Merah/police : TF1 se justifie

La directrice de l'information de TF1 a justifié lundi la diffusion des échanges entre Mohamed Merah et la police par le souci « d'informer », et « pas par sensationnalisme ». La chaîne sera entendue mardi par le Conseil supérieur de l'audiovisuel.

Critiquée pour avoir diffusé des extraits d'enregistrements audio entre Mohamed Merah et les policiers, la chaîne TF1 s'est justifiée ce lundi en soutenant qu'ils contenaient des « informations très importantes » et s'est défendue de tout sensationnalisme. « Nous sommes des journalistes, notre travail, c'est d'informer », a expliqué Catherine Nayl, directrice de l'information du groupe, au lendemain de la diffusion de ce document qui a provoqué l'indignation des proches des victimes de Merah. Ceux-ci sont désormais prêts à saisir la justice pour empêcher toute nouvelle diffusion.

« Absolument pas sensationnaliste »

« On comprend parfaitement le choc et la violence pour les familles des victimes d'entendre la voix de celui qui a assassiné un des leurs », a expliqué Mme Nayl. Cependant, a-t-elle estimé, le document diffusé dimanche a été fait d'une façon « absolument pas sensationnaliste. Il a été fait de manière journalistique, pierre après pierre. Je pense que ce document prouve que, jusqu'au bout de l'assaut, les négociateurs ont essayé d'arrêter Mohamed Merah, et de l'arrêter vivant », a poursuivi Mme Nayl.
La directrice de l'information du groupe aura l’occasion ritérer ses explications devant le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui procédera mardi à l'audition des dirigeants de TF1, mais aussi de BFMTV et de i-TELE.

Les dirigeants de TF1, BFMTV et iTélé convoqués par le CSA

La directrice de l'information du groupe aura l’occasion de s’expliquer devant le Conseil supérieur de l'Audiovisuel (CSA), qui procédera mardi à l'audition des dirigeants de TF1. Le CSA entendra ensuite les dirigeants des chaînes BFMTV et iTélé, qui ont elles aussi diffusé des extraits d'enregistrements audio entre Mohamed Merah et les policiers du Raid.
« Ce n'est pas acceptable qu'on puisse se moquer ainsi de la douleur des familles ou manquer de respect à des personnes qui ont été blessées », a déclaré lundi Michel Boyon, président du CSA, se déclarant « profondément choqué ». Pour M. Boyon, TF1 aurait dû demander un avis consultatif au CSA avant la diffusion. « On a l'habitude de dialoguer avec les chaînes sur ce genre de choses », a-t-il expliqué. Le président du CSA a dit avoir téléphoné dès dimanche soir « à tous les dirigeants de chaînes de radio et de télévision en leur demandant instamment de ne pas diffuser ces images.» (NDLR : les images du reportage de TF1 contenant les enregistrements audio entre Mohamed Merah et les policiers du Raid).

La Rédaction avec AFP