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Police-Justice

Drones, faux-radars et deux-roues: ce qui va changer sur les routes

Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé un nouveau train de mesures pour lutter contre la mortalité routière. Vitesse, protection, prévention...voici les nouvelles règles qui vont s'appliquer aux usagers de la route.

"Les routes de France ne peuvent pas être un cimetière." Manuel Valls a voulu frapper les esprits à l'annonce des nouvelles mesures approuvées au cours d'un comité interministériel, le premier depuis quatre ans, qui se tenait vendredi à Matignon. En cause: l'augmentation de la mortalité sur les routes en 2014 à 3.884 personnes tuées. Une tendance qui s'est prolongée cette année où sur le seul mois de juillet il y a eu 360 morts en 30 jours. Ce qui a poussé le gouvernement à affirmer qu'il fallait "tout faire pour sauver des vies".

La priorité a été mise sur la lutte contre la vitesse avec le déploiement massif de radars. "Je n'aime pas cette mise en cause malsaine à propos des radars qui ne seraient là que pour alimenter les caisses de l'État, a précisé le chef du gouvernement. N'alimentons pas ce débat malsain." Une seule mesure attendue manque toutefois à l'appel: la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes nationales.

> 500 radars de plus d'ici trois ans

"En un an, la vitesse moyenne a augmenté de 1%." "La route est la première cause de mortalité chez les 18-25 ans." "Les infraction aux règles du code de la route sont en hausse de 1,5%." Le Premier ministre n'a pu que constater que les comportements dangereux sur les routes se sont multipliés. Face à ce relâchement généralisé, Manuel Valls a annoncé la rénovation et l'augmentation du parc actuel de radars. D'ici trois ans, le nombre de radars sur le bord des routes françaises sera de 4.700, contre 4.200 actuellement. 

> 10.000 leurres installés

L'augmentation du nombre de radars sur le sol français sera accompagnée de l'installation de 10.000 leurres au bord des routes. "Nous allons aller plus loin en créant des dispositifs de leurre comme cela se pratique au Royaume-Uni et en Suisse", précise le Premier ministre. Les radars seront toujours précédés de panneaux d'avertissement. "Mais la présence d'un panneau ne signifiera pas toujours qu'il y a un radar" derrière, poursuit-il. 

> L'utilisation des nouvelles technologies

À ces nouveautés, le dispositif sera complété par l'installation de radars nouvelle génération. Ces derniers pourront sanctionner les franchissements de ligne, les dépassements par la droite et même pour certain le non-respect des distances de sécurité ou le non-rabattement sur la file de droite. Enfin, le Premier ministre a indiqué que les forces de l'ordre pourraient avoir recours aux drones pour procéder à des contrôles routiers pour une expérimentation dans un premier temps.

> La lutte contre l'alcool au volant renforcée

Le gouvernement souhaite renforcer la lutte contre la conduite sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants, l'une des principales causes de mortalité sur les routes."Le recours aux éthylotests anti-démarrage reste trop faible, s'alarme Manuel Valls. 37 départements sont désormais couverts. Tous doivent l'être dans les six prochains mois. Les magistrats pourront demander l'installation de ce dispositif plus facilement. Les contrôles pour consommation de stupéfiants seront également simplifiés avec le remplacement de la prise de sang par un second test salivaire.

> Des mesures concernant les deux-roues

Un contrôle technique obligatoire va être instauré en cas de revente d'un deux-roues motorisés. L'objectif: lutter contre le débridage des véhicules. Une "progressivité dans l'utilisation des motos les plus puissantes va également être mise en place. Enfin, le gouvernement a décidé d'imposer le port de "gants homologués" aux cyclomotoristes et aux motards.

> Une prévention des le plus jeune âge

Les enfants sont également concernés par les mesures annoncées vendredi. Ainsi, le port du casque pour les moins de 12 ans circulant à vélo sera obligatoire.

> Une amende de 650 euros pour les entreprises qui ne dénoncent par leurs chauffeurs en infraction

Manuel Valls veut "garantir l'égalité de tous devant la loi". Ceux qui conduisent des voitures de fonction ou un véhicule de l'administration seront sanctionnés en cas d'infraction routière. Pour cela, une amende de 650 euros va être créée. Elle sera imposée aux entreprises qui refusent de donner le nom de leur employé coupable de comportement dangereux. 

Justine Chevalier