BFMTV
Police-Justice

Drogue à la prison d'Amiens: quatre surveillants mis en examen

Les surveillants ont été mis en examen (illustration)

Les surveillants ont été mis en examen (illustration) - Sebastien Bozon - AFP

Quatre surveillants sont soupçonnés d'avoir introduit du cannabis et d'autres objets interdits dans la prison d'Amiens.

Quatre surveillants de la maison d'arrêt d'Amiens ont été mis en examen, dont deux vendredi soir, soupçonnés d'avoir introduit du cannabis, des téléphones et de la nourriture, notamment, dans la prison, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

Les quatre hommes, placés sous contrôle judiciaire, ont été mis en examen pour divers motifs, notamment introduction d'objet illicite, infraction à la législation sur les stupéfiants, ou vol, a indiqué le procureur d'Amiens, Bernard Farret.

Un ancien détenu de la maison d'arrêt, son frère et sa compagne ont également été mis en examen pour trafic de stupéfiants et complicité de remise illicite d'objet à un détenu par l'intermédiaire d'un surveillant, selon une source proche de l'enquête.

Dénoncés par des détenus

L'enquête de la police judiciaire d'Amiens avait démarré à l'été 2014 après des dénonciations de détenus et d'anciens détenus qui avaient accusé plusieurs surveillants de la maison d'arrêt d'"activités frauduleuses", selon une source proche de l'enquête.

Mardi matin, huit personnes au total, cinq gardiens, un ancien détenu âgé d'une quarantaine d'années, désormais sous bracelet électronique, sa compagne et l'un de ses frères, avaient été interpellés et placés en garde à vue. L'un des surveillants a été remis en liberté.

Lors de la perquisition au domicile de l'ancien prisonnier, dans la Somme, les policiers ont découvert plusieurs centaines de grammes de résine de cannabis.

Pas de preuves d'enrichissement

"Les surveillants sont soupçonnés d'avoir fait passer des objets en prison", a-t-on indiqué de source proche de l'enquête, précisant que l'un d'eux était lui-même toxicomane. De l'herbe et de la résine de cannabis, des téléphones portables, de l'alcool et de la viande étaient ainsi livrés aux surveillants par la compagne et le frère du détenu et revendus à l'intérieur de la prison.

L'enquête n'a pas permis d'établir que les surveillants s'étaient enrichis grâce à ce trafic, a souligné la source proche de l'enquête. La fourniture de marchandises, prohibées ou non, peut s'apparenter à "une forme d'achat de paix sociale" dans les prison, a expliqué une source proche du dossier.

A. D. avec AFP