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Police-Justice

Drame familial : le surmenage du père en cause ?

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Deux jours après la découverte des corps d’une famille entière en Vendée, le surmenage du père, médecin, est évoqué. Sur place, on refuse d’y croire. Témoignages.

La situation professionnelle de surmenage du docteur est pointée du doigt aujourd'hui par les enquêteurs et la justice, dans ce terrible drame familial qui s'est produit ce week-end en Vendée. Le docteur Emmanuel Bécaud, un médecin de 34 ans, aurait donc tué ses quatre enfants de 3 à 9 ans et son épouse avant de se pendre dans sa maison de Pouzauges, en Vendée. Selon le procureur de la Roche-sur-Yon, en l'absence de traces d'effractions ou de vol, c'est l'hypothèse du drame familial qui est privilégiée.

« Il était fatigué, il travaillait trop »

Le jeune médecin exerçait dans le commune voisine de Montournais, et selon son beau-père, qui a fait la macabre découverte, « il était fatigué, il travaillait trop ».

Dans les deux communes, celle où il résidait et celle où il exerçait, c'est la consternation. Sous le choc, les habitants ne croient pas à la version d'un drame familial. Un refus catégorique, comme un ultime respect envers celui qui fut leur médecin, apprécié, venu s'installer il y a 7 ans dans une commune rurale délaissée qui peinait depuis des mois à remplacer son docteur.

Renée, une patiente du Dr Bécaud, témoigne :

Décrivant un homme très proche de sa famille, qui prenait tous ses mercredis pour s'occuper de ses 4 enfants, les habitants estiment ce drame impensable. Malgré les premiers constats des enquêteurs et de la justice, ils se refusent à valider la version d'un homme qui aurait tué sa famille avant de se suicider. Tous pensent à un vol qui aurait mal tourné.

Pourtant, le procureur explique qu'il n'y a aucune trace d'effractions ou de vol dans la maison. Les enquêteurs évoquent une situation de surmenage, de stress intense pour ce jeune médecin de campagne qui devait aussi connaître de grosses difficultés personnelles.

« Tous ces médecins submergés de boulot »

Un surmenage que confirme Michel Guignard, le maire de la commune de Montournais, pour qui ce drame reste « un mystère » : « comme tous les médecins chez nous, en commune rirale, il travaillait beaucoup. On a fait un audit sur la profession médicale, pour savoir dans quel état ils étaient et ils étaient tous submergés de boulot. »

« Seuls, on fait face à toutes sortes de pathologies »

Une consœur de docteur Bécaud, médecin de campagne dans la commune voisine de Saint Mesmin, et qui le connaissait très bien, explique qu’elle vit les mêmes conditions de travail : « En médecine rurale, on ressent le surmenage, la fatigue et la solitude. Notre responsabilité est grande et on ne peut pas partager tout ce qui nous arrive. Et puis, pédiatrie, gériatrie, petite chirurgie, gynécologie, ORL… si on veut pratiquer une médecine de bonne qualité, il faut qu’on sache tout faire. On est tout seuls, on fait face à toutes sortes de pathologies. »

La Rédaction, avec Aurélia Manoli