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Drame à Montreux: ce que l'on sait de la famille française qui a chuté d'un balcon

L'immeuble duquel les 5 Français sont tombés, à Montreux.

L'immeuble duquel les 5 Français sont tombés, à Montreux. - AFP

Quatre membres de la même famille sont morts jeudi dernier à Montreux, en Suisse, après avoir sauté du 7e étage de leur immeuble. Un drame encore mystérieux, notamment en raison du profil des victimes.

Comment expliquer la chute de cinq membres d'une même famille du 7e étage de son immeuble? La réponse à cette question est encore bien mystérieuse quatre jours après la mort de quatre Français à Montreux, en Suisse, tombés de leur balcon. Une cinquième personne, un adolescent de 15 ans, a survécu. Il se trouvait encore ce week-end dans un état "très grave".

· Que s'est-il passé jeudi dernier?

Jeudi 24 mars au matin, les gendarmes du canton de Vaud se rendent au domicile de la famille dans une résidence chic située rue du Casino à Montreux, au bord du lac Léman. Ils viennent alors exécuter un mandat d’amener délivré par la préfecture en lien avec la scolarisation à domicile d’un enfant, l'adolescent de 15 ans. Les officiers frappent à la porte, entendent des voix qui leur demandent de se présenter. Ils s'effectuent puis le calme revient dans l'appartement.

En l'absence de réponse, les gendarmes repartent. Dans l'intervalle, la police est appelée sur les lieux: cinq personnes viennent de tomber du balcon situé au 7e étage de l'immeuble. La piste du suicide collectif est immédiatement envisagée, la possibilité de la présence d'une autre personne dans l'appartement ayant été exclue.

· Qui est la famille qui est tombée du balcon?

Les quatre victimes sont le père de famille, sa femme, la soeur jumelle de cette dernière et la petite fille du couple âgée de 8 ans. La famille était installée à Montreux depuis 2014. L'homme, âgé de 40 ans, est diplômé de la prestigieuse Ecole Polytechnique, selon son profil Linkedin. De formation scientifique, il a occupé plusieurs postes au sein de différents ministères français, notamment à Bercy et au Quai d'Orsay. Il avait intégré une entreprise suisse avant de s'installer à son compte.

Sa femme et la soeur jumelle de cette dernière ont elles-aussi eu un brillant parcours. Petites-filles de l'écrivain algérien Mouloud Feraoun, assassiné par l'OAS, l'Organisation de l'armée secrète, selon Le Journal du Dimanche, la première était dentiste. Elle avait un temps exercé en Suisse avant que son autorisation d'exercer lui soit retirée.

Sa soeur jumelle était une brillante ophtalmologue. Formée à l'ENS, l'Ecole normale supérieure, elle exerçait encore au sein de la Clinique de l'oeil de Sion, à une soixantaine de kilomètres de Montreux.

Le couple avait deux enfants, une fillette de 8 ans et un adolescent de 15 ans. Ce dernier était scolarisé à domicile, ce qui implique un contrôle des autorités suisses. Le père n'avait pas donné suite, donnant lieu au mandat d’amener délivré par la préfecture, que les gendarmes venaient exécuter jeudi dernier. Le petite fille n'était, elle, inscrite dans aucun registre administratif.

· La piste d'une dérive complotiste?

Les différents témoignages recueillis font état d'une famille discrète, renfermée, mais par ailleurs toujours cordiale. Selon des voisins, la famille se promenait souvent le long du lac Léman, les deux soeurs affublées de tenues anciennes et notamment une longue cape verte, le père toujours en short, quelle que soit la saison.

Sur la porte de leur appartement est accroché un morceau de bois où il est inscrit la mention "Jesus is the reason for the season", titre d'une chanson de pop-rock chrétien évangélique.

La piste d'une dérive complotiste survivaliste est étudiée alors que de nombreux cartons étaient stockés dans l'appartement transformé en véritable bunker, selon le journal suisse Le Temps. De nombreux colis, dans cet appartement aux vitres calfeutrées, contenant notamment des médicaments et des boîtes de conserve.

· Comment est menée l'enquête en Suisse?

Choix délibéré des cinq personnes de sauter dans le vide ou injonction de l'un des membres de cette famille à pousser les autres au suicide? Les policiers suisses cherchent à connaître le mobile du possible geste désespéré de cette famille. Les téléphones portables sont analysés. Des auditions vont également être menées et notamment celles des proches des victimes.

Selon Le JDD, les deux soeurs avaient coupé les liens avec leur famille. La soeur jumelle était séparée de son mari, un Français habitant à Lausanne. Depuis, elle habitait chez sa jumelle, selon plusieurs médias suisses.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV