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Drame à la maternité de Port-Royal : un gynécologue-obstétricien fait le point

Bertrand de Rochambeau, gynécologue-obstétricien.

Bertrand de Rochambeau, gynécologue-obstétricien. - -

Après le décès d'un bébé in utero vendredi, faute de place à la maternité de Port-Royal, le docteur Bertrand de Rochambeau évoque sur BFMTV les questions de l'engorgement, de la classification des établissements.

Le décès vendredi d'un bébé in utero, faute pour sa mère de s'être vu attribué un lit à la maternité de Port-Royal a créé une vive émotion. Le docteur Bertrand de Rochambeau, du syndicat des gynécologues obstétriciens, explique à BFMTV comment ce drame a pu se produire.

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> Les problèmes d'engorgement

Depuis 1998, les maternités sont classées selon trois niveaux. Celles de niveau 1 ne disposent pas d'unité d'hopitalisation des nouveaux-nés, celles de niveau 2 ont un service de néonatologie ou de soins intensifs, et enfin celles de niveau 3 sont équipées d'un service de néonatologie et de réanimation néonatale.

Or même les patientes qui présentent une grossesse normale préfèrent, dans un souci de sécurité, accoucher dans des établissement de niveau 2 ou 3, délaissant les niveau 1.

"Cette classification où on a défini des maternités de haute technologie et des maternités de base avec entre les deux des maternités avec un niveau intermédiaire a fait que les patients se sont détournés des maternités de niveau 1", reconnaît Bertrand de Rochambeau.

D'après le praticien, c'est d'autant plus dommageable que "le niveau de base qui suffit tout à fait pour voir accoucher 98% des patientes".

> La question du sous-effectif

Concernant la question du sous-effectif, le docteur Rochambeau explique qu'il "peut être un souci", mais, continue-t-il, "de ce que j'en sais, cette patiente a été vue, des décisions médicales ont été prises donc il n'y a pas eu, à ce titre-là, un quelconque défaut".

Le médecin explique qu'il est "habituel et compréhensible" et ce, "quelle que soit la maternité" de reporter un accouchement "jugé non-urgent". La question de savoir si c'est bien le manque de place qui a conduit à refuser cette patiente reste donc entière. L'enquête diligentée par la ministre de la Santé Marisol Touraine, éclaircira peut-être ce point.