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Police-Justice

Double meurtre à Rouen: une enquête administrative ouverte par le ministère de la Justice

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Une affaire qui a provoqué une grande émotion en Seine-Maritime. La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a lancé une enquête administrative visant à déterminer dans quelles conditions l'auteur présumé du double meurtre de Rouen fin décembre, a pu être remis en liberté alors qu'il devait être expulsé de France après une première condamnation, a-t-on appris auprès d'un sénateur.

Le 20 décembre dernier un infirmier de 31 ans et une jeune femme de 24 ans étaient retrouvés étranglés dans un appartement du centre historique de Rouen. La jeune femme avait également été violée. L'auteur présumé du double meurtre, interpellé puis mis en examen pour homicides volontaires aggravés, est un homme né en Ouganda et de nationalité rwandaise. Il venait tout juste d'être remis en liberté à la mi-novembre, alors qu'il devait être expulsé, à la suite d'une première condamnation pour viol en février 2011.

Le sénateur-maire UDI de Bernay, dans l'Eure, Hervé Maurey, avait posé jeudi dernier au Sénat une question orale à ce sujet à la Garde des Sceaux qui avait seulement répété la version officielle. Selon cette version, l'autorité judiciaire avait prévenu dès le printemps la préfecture de Seine-Maritime pour que soit organisée une procédure d'expulsion du territoire français de ce détenu.

L'homme avait été condamné à huit ans de réclusion criminelle pour le viol d'une femme. Mais la procédure devait être élargi au bout de six ans et trois mois de réclusion, soit le 17 novembre. Cependant les démarches auprès de l'ambassade du Rwanda n'ont pas abouti, en raison d'un doute sur la nationalité du détenu.

Christiane Taubira est revenu sur le sujet, par une lettre au sénateur. "Il (le détenu, ndlr) aurait dû en effet faire l'objet d'une expulsion du territoire, conformément à la décision de justice", a-t-elle écrit, selon le texte transmis à la presse par Hervé Maurey. "J'ai donc décidé d'une enquête administrative pour savoir si la communication des informations a été effectuée dans les délais", a-t-elle ajouté.

"Depuis deux ans, nous avons engagé une modernisation des greffes pénitentiaires (...) Je considère indispensable de savoir si une défaillance humaine ou technique a pu être à l'origine de ce drame", a indiqué la ministre de la Justice.

Dans son communiqué , le sénateur-maire UDI considère "qu'il n'est pas admissible que des réductions de peine soient appliquées, même partiellement, quand l'autorité judiciaire n'a pas la certitude que la peine complémentaire, en l'espèce une interdiction définitive du territoire, puisse être exécutée".