Douanier tué à Toulon: le suspect s'apprêtait à intégrer le personnel civil de l'armée
Il est 11 heures lundi lorsque cinq fonctionnaires des douanes, accompagné par un officier de police judiciaire, se présentent devant l'immeuble de Nicolas Philippe, à Toulon. L'opération, "qui ne présentait pas de dangerosité particulière" selon une source judiciaire, vise à questionner le jeune homme, âgé de 28 ans, sur un colis suspect dont il est le destinataire.
Dans ce paquet, intercepté à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle en fin de semaine dernière, les douaniers ont trouvé une culasse d'arme de type fusil d'assaut M-16, en provenance des Etats-Unis.
Alors qu'ils pénètrent dans l'immeuble, les fonctionnaires se retrouvent face à Nicolas Philippe, vêtu d'un gilet pare-balles et armé "vraisemblablement d'un Glock 9mm", selon le procureur de Toulon, Xavier Tarabeux. Immédiatement, le jeune homme ouvre le feu, touchant mortellement Pascal Robinson, 41 ans, chef de groupe à la direction des enquêtes douanières de Marseille. Un deuxième douanier à ses côtés est blessé, mais réussit à riposter.
Aucun antécédent judiciaire
"L'auteur des coups de feu s'est alors emparé d'une autre arme de type réplique M-16 avec laquelle il s'est enfui. Il a ensuite ouvert le feu à l'encontre des forces de police, qui sont intervenues rapidement, avant de se diriger vers un parc, situé à proximité de son domicile. Dans ce parc, il y a eu un nouvel échange de coups de feu, au cours duquel un fonctionnaire de police a été blessé au bras. Le suspect a finalement été interpellé", détaille le magistrat en charge de l'enquête.
Nicolas Philippe n'était "pas connu des service de police locaux", selon le parquet, et "n'avait aucune condamnation à son casier judiciaire". Intérimaire pendant un an dans l'industrie navale militaire, il s'apprêtait à intégrer le personnel civil de l'armée à Gien, dans le Loiret. Placé immédiatement en garde à vue, il n'a pas encore expliqué son geste. A son domicile, les enquêteurs ont notamment découvert des fumigènes et des vêtements militaires dans un sac à dos. Pour l'heure, le parquet n'établit aucun lien avec "une quelconque entreprise terroriste".