BFMTV
Police-Justice

Disparition de Maëlys: pourquoi l'alerte enlèvement n'a-t-elle pas été lancée?

Depuis 2006, le dispositif Alerte enlèvement a à chaque fois permis de retrouver rapidement les enfants disparus, mais répond à certains critères bien précis. Concernant Maëlys, les recherchent se poursuivent en Isère.

Mis en place en 2006, le dispositif Alerte enlèvement "vise à envoyer de façon massive à la population un message en cas d’enlèvement d’enfant", détaille le ministère de la Justice. Lancé 21 fois depuis sa création, le dispositif a à chaque fois permis de retrouver les enfants.

Alors pourquoi, dans le cas de Maëlys, disparue lors d'un mariage dans la nuit de samedi à dimanche dernier, l'alerte n'a-t-elle pas été lancée?

"C'est normal", assure Dominique Rizet, consultant police-justice, sur BFMTV. "On la déclenche dans des cas bien précis."

Tout d'abord, "il faut que la personne disparue soit un mineur, et que ce soit un enlèvement avéré", explique-t-il. "Or au tout départ, dans la nuit de samedi à dimanche, (...) on est dans le cadre d’une disparition supposée à ce moment-là."

Le site du ministère de la Justice précise bien en effet qu'il ne peut s'agir "d'une disparition, même inquiétante".

"Il faut que quelqu'un ait vu quelque chose"

Il faut également "que quelqu'un ait vu quelque chose, qu'on dispose d'éléments: une voiture, un signalement (d'une personne) qu’on va voir monter dans cette voiture avec cet enfant...", ajoute Dominique Rizet.

"Il doit y avoir (...) des éléments de signalement à confier aux médias pour susciter des témoignages du public", confirme à l'AFP Philippe Guichard, patron de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).

En outre, "il doit y avoir une dangerosité immédiate pour la vie du mineur", précise-t-il.

Un appel à témoins

Si l'alerte n'a pas été lancée, toutes les conditions n'étant pas réunies, "dans toutes les affaires de disparition, il est très important de lancer un appel à témoins et de médiatiser ces affaires", assure Philippe Guichard. "Les témoins n'ont pas toujours conscience de détenir l'élément qui va faire basculer l'enquête, or ils peuvent apporter un élément décisif voire la clé de l'énigme, parfois des années après."

Une cinquantaine de gendarmes ont ratissé à pied ce mercredi la zone où Maëlys, mètre par mètre. Ils sont notamment à la recherche d'objets qui peuvent être liés à l’affaire, comme des bouts de tissu, n'hésitant pas à repasser plusieurs fois dans le même secteur. Un ballon et une brosse à cheveux ont été retrouvés, sans qu'un lien soit établi avec l'affaire.

Une vingtaine de gendarmes ont sillonné les routes et les plongeurs ont sondé les cours d'eau. Un drone a également été utilisé pour avoir une vue aérienne et compléter le travail de l'hélicoptère employé dimanche. Un escadron d'une soixantaine de gendarmes est arrivé ce mercredi en renfort.

Jeudi, 60 gendarmes devraient ratisser la zone, et trois plongeurs devraient être mobilisés, selon nos informations.

Liv Audigane, avec Alexandra Gonzalez