Devant les assises, l'ex-ostéo du "tout Paris", nie tout viol

Ex-ostéopathe des stars et auteur de best-sellers, poursuivi pour viols ou agressions sexuelles sur près d'une vingtaine de patientes, Pierre Pallardy a nié les faits, mardi, à l'ouverture de son procès devant les assises de Paris.

Il nie en bloc. Pierre Pallardy, l'ancien osthéopathe du tout Paris- il affirme avoir soigné Picasso et Kessel- poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur près d'une vingtaine de patientes nie les faits.

Dès l'ouverture de son procès devant les assises de Paris, l'élégant septuagénaire, debout à la barre dans un impeccable costume bleu foncé, a affirmé, la voix entrecoupée de sanglots: "je maintiens ces dénégations et je vais prouver devant ce tribunal que je suis innocent, ça fait sept ans et demi que j'attends ce moment."

Attouchements et pénétrations

En 2004, une première plainte pour agression sexuelle sera classée sans suite.

En février 2006, nouvelle plainte. La cliente décrit des attouchements, tentative de pénétration et questions insistantes de nature sexuelle lors de deux rendez-vous au cabinet du praticien, dans le très chic 16e arrondissement de Paris.

A partir de ses agendas, les enquêteurs contactent d'ex-clientes. Plusieurs témoignent avoir été elles aussi victimes d'attouchements en 2004/2006, voire de viols.

Toutes décrivent à peu près le même scénario: seins nus, Pierre Pallardy leur pratique d'entrée un douloureux massage du ventre qui les laisse sonnées, "comme sous une forme d'emprise", résume la présidente Jacqueline Audax. Ensuite, il leur prend les seins à deux mains, "ce qui ne semble pas répondre au protocole de la profession d'ostéopathe", relève-t-elle. Il les embrasse, se livre à des attouchements sur le sexe, voire des pénétrations.

Problèmes d'érection

Lui reconnaît pendant l'enquête une pratique énergique, voire autoritaire, en séance, et aussi beaucoup d'empathie envers ses patients. Mais nie farouchement toute relation déplacée.

Au final, Pierre Pallardy sera renvoyé devant les assises pour 19 cas, dont six de viols. Seize plaignantes ont confirmé à l'ouverture du procès se constituer partie civile. D'autres faits dénoncés ont été prescrits.

Une des lignes de défense est rapidement apparue, avec le témoignage de la femme de l'accusé, expliquant qu'en raison de problèmes de prostate, son mari était impuissant depuis 2003. "Au début des années 2000 il a eu des problèmes d'érection. Et puis deux-trois ans après, mécaniquement ça n'a plus fonctionné du tout", a expliqué l'ancien mannequin.

Elle a été aussitôt reprise par des avocats des parties civiles, lui rappelant que lors de son premier témoignage devant les policiers, en juin 2006, elle avait fait remonter à "deux ans et demi" les "sérieux problèmes" en la matière de son époux. "Je me suis mal exprimée devant le policier. Depuis 2003, y'a plus rien", maintient elle. "Alors ça a changé", lâche un avocat.

Pierre Pallardy encourt 20 ans de prison. Le procès est prévu jusqu'au 18 octobre.

M.R. avec AFP