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Police-Justice

Deux morts et 16 blessés dans l'incendie d'un immeuble insalubre à Saint-Denis

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Deux personnes sont mortes, quatre sont gravement blessées et douze l'ont été plus légèrement dans l'incendie, d'origine indéterminée, d'un immeuble insalubre du centre de Saint-Denis dans la nuit de samedi à dimanche.

Le pronostic vital d'un des blessés, qui s'est jeté par la fenêtre, est engagé. Un pompier figure parmi les blessés graves, un autre a été plus légèrement atteint. "J'ai vu un jeune qui était au troisième étage, il s'est accroché à la gouttière pour se laisser glisser jusqu'en bas mais la gouttière s'est tordue sous son poids et il est tombé sur la tête", a décrit Fayçal Abidi, membre du centre culturel Tawid, proche des lieux du drame. Une voisine dit avoir été "interpellée par les cris de panique des gens". "J'ai vu plusieurs personnes sauter", lâche-t-elle, très émue. "J'ai sauté du premier étage", témoigne une habitante de l'immeuble, sous le choc, un bandage sur le genou.

Des habitats indignes

Ce drame "renforce la détermination du gouvernement et la mienne à considérer que le logement est un bien de première nécessité et qu'on ne peut accepter que des gens vivent dans des situations aussi périlleuses", a réagi la ministre du Logement Cécile Duflot, venue sur les lieux. Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a souligné "la nécessité de rénover ces immeubles et d'en finir avec cette misère, cette insalubrité, ces squats, qui piègent des pauvres gens". "Sur une dizaine d'années, une trentaine de personnes sont mortes à Saint-Denis à cause de l'habitat indigne, dans des incendies ou dans des effondrements", a déclaré l'adjoint au maire chargé de l'urbanisme Stéphane Peu.

La municipalité venait d'entreprendre des travaux d'urgence

Dans l'immeuble de cinq étages, où le feu a pris vers 01h30, la municipalité venait d'entreprendre des travaux d'urgence sur le système électrique, la façade, les conduits de cheminée obstrués et la consolidation des planchers, faute de réponse des copropriétaires aux mises en demeure administratives, selon l'élu, qui parle d'un lieu de squats et de "trafics". Le bâtiment figurait dans le programme national de résorption de l'habitat insalubre, a précisé le maire (PCF) de la commune, Didier Paillard.