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Police-Justice

Deux enquêtes en marge du procès en appel de Jérôme Kerviel

Deux enquêtes préliminaires de police ont été ouvertes après des plaintes concurrentes de l'ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel et de la banque, en marge du prochain procès en appel visant une perte historique de trading de 4,9 milliards d'eur

Deux enquêtes préliminaires de police ont été ouvertes après des plaintes concurrentes de l'ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel et de la banque, en marge du prochain procès en appel visant une perte historique de trading de 4,9 milliards d'eur - -

PARIS (Reuters) - Deux enquêtes préliminaires de police ont été ouvertes après des plaintes concurrentes de l'ex-trader de la Société générale...

PARIS (Reuters) - Deux enquêtes préliminaires de police ont été ouvertes après des plaintes concurrentes de l'ex-trader de la Société générale Jérôme Kerviel et de la banque, en marge du prochain procès en appel visant une perte historique de trading de 4,9 milliards d'euros, a-t-on appris au parquet de Paris mardi.

La première procédure a été ouverte à la suite des plaintes pour "escroquerie au jugement et faux" déposées par Jérôme Kerviel contre la banque. La seconde, révélée mardi par RTL, a été lancée sur le fondement de la contre-plainte de la SocGen pour dénonciation calomnieuse.

Les deux enquêtes ont été confiées à la brigade financière.

La cour d'appel de Paris doit rejuger du 4 au 28 juin 2012 Jérôme Kerviel, condamné en première instance à cinq ans de prison dont trois ferme pour une perte de 4,9 milliards d'euros subie par la banque en 2008, a annoncé lundi son avocate.

Jérôme Kerviel, qui a également été condamné à rembourser la perte, est pour l'instant libre et n'a encore rien payé, l'appel étant suspensif. Il a incriminé le système bancaire lors du premier procès et la direction de la banque, estimant qu'elle avait fermé les yeux sur ses agissements.

Après avoir changé d'avocat, Me David Koubbi remplaçant Olivier Metzner, le prévenu maintient sa stratégie et c'est dans ce cadre qu'interviennent ses nouvelles plaintes.

Me Koubbi dit avoir démontré par une expertise privée qu'un enregistrement d'une conversation entre Jérôme Kerviel et ses supérieurs au siège de la banque au moment de l'affaire avait été tronqué, ce que nie la Société générale.

Me Koubbi reproche aussi à la SocGen d'avoir dissimulé qu'elle avait bénéficié d'une déduction fiscale de près de 1,7 milliards d'euros en dédommagement de l'épisode, au titre d'une "perte exceptionnelle". La banque nie aussi cette accusation et assure avoir versé cette information au dossier judiciaire. Le jeune homme a admis lors de son premier procès des prises de position à risque vertigineuses de 2005 à 2008 sur des indices boursiers européens, ayant atteint près de 50 milliards d'euros, et camouflées par d'autres passations d'ordres fictives sur les marchés, censées couvrir le risque.

Dénouées après l'annonce de leur découverte par la banque, en pleine déroute des marchés financiers, ces positions, qui furent un temps grandement bénéficiaires, ont finalement provoqué une perte nette de 4,9 milliards d'euros.

Ce type d'affaires se multiplie en pleine crise financière. Le tribunal de Paris jugera prochainement un ancien trader de Caisse d'Epargne confiance dans l'enquête sur une perte de trading de 751 millions d'euros subie par le groupe en 2008.

A Londres, l'ancien trader d'UBS Kweku Adoboli, poursuivi pour des transactions non autorisées qui se sont soldées en septembre par une perte de 2,3 milliards de dollars pour le groupe bancaire suisse, plaide non coupable dans l'affaire judiciaire en cours.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse