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Police-Justice

Deux adolescentes jugées pour avoir projeté un attentat

Les mineurs dans une affaire de terrorisme sont jugés par le tribunal pour enfants de Paris.

Les mineurs dans une affaire de terrorisme sont jugés par le tribunal pour enfants de Paris. - AFP

Deux jeunes filles, mineures au moment de leur interpellation, sont jugées mercredi et jeudi par le tribunal pour enfants de Paris pour avoir projeté de commettre un attentat comme ceux du 13-Novembre.

Leur jeune âge avait interpellé. Deux jeunes filles, de 15 et 17 ans au moment de leur interpellation, sont jugées à partir de ce mercredi par le tribunal pour enfants de Paris pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Elles projetaient de commettre un attentat identique à ceux du 13-Novembre. L'audience se déroule à huis clos en raison de la minorité à l'époque des faits des deux prévenues.

La plus jeune des deux prévenues, âgée de 15 ans à l'époque, est considérée comme la meneuse du projet terroriste. Après des velléités de départ vers la Syrie en 2015, la jeune fille recrute deux autres adolescentes. Elle choisi des cibles et projette alors d'attaquer une salle de spectacle parisienne et plusieurs bars et cafés. Pour cela, elle trouve les adresses sur internet et cherche également à se procurer des armes et des explosifs. Une date est choisie: ce sera le 12 mars 2016, soit quatre mois après les attaques de Paris qui ont fait 130 morts.

"Mourir en martyr"

Comme toutes les adolescentes, les jeunes filles utilisaient à souhait les réseaux sociaux. Pas pour poster des photos ou partager leurs états d'âme mais pour pour échanger sur la messagerie cryptée Telegram et fomenter leur attaque terroriste. Elles vont être interpellées en mars 2016 par les services de renseignement.

En garde à vue, la meneuse présumée se disait proche de Daesh et assurait avoir voulu tuer le plus de monde possible avant de mourir en martyr. L'autre, soupçonnée d'avoir chercher des hébergements pour les membres du commandos, avait affirmé n'avoir jamais eu l'intention de passer à l'acte.

64 mineurs mis en examen

La jeune fille, aujourd'hui âgée de 16 ans, comparaît libre après avoir passé plusieurs mois dans un centre éducatif fermé en raison de son jeune âge. Sa mère, avec qui BFMTV a pu s'entretenir, assure que sa fille a changé, "a eu un déclic" et a "retrouvé le monde réel". L'adolescente ne porte plus le voile, a repris ses études et a obtenu un CAP vente. Lors de ce procès, elle encourt jusqu'à cinq ans de prison pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Autre membre actif de ce projet terroriste, une troisième jeune fille a été jugée il y a deux semaines par le tribunal pour enfants du tribunal de grande instance de Paris. Une juridiction systématiquement choisie pour juger les mineurs dans ce type de dossier. En deux ans, 20 mineurs radicalisés y ont comparu. L'une des peines les plus lourdes prononcées a été de sept ans de prison ferme. Actuellement, 64 adolescents - 42 garçons et 22 filles - sont mis en examen dans une enquête terroriste.

J.C. avec Cécile Ollivier