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Police-Justice

Détecteurs de radars : interdits... mais précieux !

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Le nombre de saisies par les gendarmes de détecteurs de radars est en forte hausse. Un phénomène lié à la peur de la perte de points et à la multiplication des radars.

Les gendarmes multiplient ces derniers mois les saisies de détecteurs de radars à bord des véhicules de particuliers. 411 saisies en 2006 et 571 l'an dernier au niveau national. Des détecteurs qui sont, faut-il le rappeler, illégaux. Selon les forces de l'ordre, cette prolifération est la conséquence directe de la multiplication des contrôles par radars fixes et embarqués.

Vendus sur Internet depuis l'Espagne, le Canada ou la Grande-Bretagne, les détecteurs de radars se monnaient entre 150 et 200 euros. Mais leur détention (avec ou sans utilisation) coûte 2 points de permis et 1 500 euros d'amende, auxquels s'ajoutent les éventuels 6 points (pour un délit de grande vitesse).

Exemple en Haute-Garonne, où le nombre d'infractions liées à leur utilisation a presque quadruplé ces trois dernières années. L'adjudant Patrick Bost, commandant de la Brigade rapide d'intervention, précise : « En 2006, nous avions procédé à la saisie de 8 appareils, pour l'année 2007, 27 appareils, et nous sommes actuellement à 30 appareils saisis en 2008. C'est la peur de perdre des points, on se rend compte que beaucoup de gens ne perdent pas leur capital de points d'un coup. C'est un point pour une vitesse donnée, deux points pour une autre vitesse... Je pense que le fait de s'équiper de ce type d'appareil les sécurise ».

Ainsi, Stéphane, 37 ans, habitant d'Albi (Tarn), posséde une grosse berline et un tout nouveau détecteur de radars. Il est allé en Espagne depuis Toulouse ce week-end et fait le bilan de son détecteur : « Sur le trajet en question, on est monté à des vitesses de 240 km/h. C'est très efficace, ça marche aussi bien avec les radars mobiles qu'avec les fixes. Ça a bien détecté donc ça permet de lever le pied, d'appuyer sur la pédale de frein et de se stopper à temps, avant de perdre son permis. Ça m'a permis d'économiser sur le trajet au moins la moitié de mes points : l'investissement a été amorti juste sur l'aller ».

Cependant, si les détecteurs sont interdits et leur détention sévèrement sanctionnée, les « marqueurs de radars » sont autorisés. Dans Bourdin&Co, Maître Frank Samson, avocat au barreau de Paris et spécialiste de la circulation routière, a tenu à apporter des précisions juridiques sur le sujet : « Il n'y a aucun détecteur de radars autorisé. En revanche, il y a des marqueurs de radars qui sont parfaitement autorisés. Les marqueurs de radars, de type Coyote, permettent de pointer les radars sur une carte, mais ils ne détectent pas. Ça, c'est autorisé. Quand l'automobiliste voit un radar, même mobile, il appuie sur son appareil et instantanément tous les autres appareils sont mis au courant. J'appelle ça des appels de phares modernes ». 700 000 exemplaires de ces marqueurs se sont vendus en France.

La rédaction et Pierre Viaud