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Police-Justice

Des voleurs plaident coupable pour la mort d'un boulanger

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Deux hommes jugés pour avoir agressé et tué le boulanger de Crépey, un village de Meurthe-et-Moselle, le 9 mai 2008, ont plaidé coupable lundi devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle.

Poursuivis pour vol accompagné de violences ayant entraîné la mort, ils sont passibles de la réclusion à perpétuité.

"Je suis coupable", a déclaré d'une voix faible Sébastien Bagnon, 30 ans, invité à prendre la parole à l'ouverture du procès. "Je suis coupable aussi", a enchaîné Abed-Salam Touati, 38 ans.

Les deux hommes avaient surpris Gérard Thomassin à la fermeture de sa boulangerie-épicerie, l'avaient violemment frappé, puis l'avaient abandonné ligoté et bâillonné.

La conjugaison d'un mouchoir enfoncé dans sa gorge et des saignements de nez avait provoqué la mort par asphyxie de ce célibataire de 60 ans, un homme décrit comme gentil et serviable par les habitants de cette commune de 350 habitants.

Les cambrioleurs étaient repartis avec le contenu de la caisse et pour environ 4.000 euros de cigarettes.

Pour Crépey, "c'est double peine", rappelle-t-on aujourd'hui à la mairie. Avec la mort du boulanger, le commerce a fermé. C'était le dernier du village.

Originaire de la localité, Sébastien Bagnon apparaît comme l'instigateur du cambriolage et l'élément moteur du tandem.

Ayant participé en 2002 à une première agression contre le boulanger, il avait été rapidement suspecté. Il avait été condamné pour cela à trois ans de prison, dont un avec sursis, et avait manifesté publiquement sa volonté de se venger.

C'est lui qui aurait proposé "un coup facile" à Abed-Salam Touati, le mari de la soeur de sa compagne et mère de ses deux enfants qui l'a depuis quitté.

Cet ancien "beau-frère", inséré socialement et professionnellement en dépit de sa dépendance à l'héroïne, a été décrit à la barre par Carole Ravolini, une psychologue, comme "anxieux, introverti, inhibé" et susceptible d'être "influencé".

Les deux hommes avaient, le jour des faits, acheté des gants en caoutchouc, du ruban adhésif et du whisky pour se donner du courage. Ils s'étaient munis de cagoules artisanales pour déguiser leur visage.

L'ex-compagne de Sébastien Bagnon, qui est jugée pour complicité dans l'organisation du cambriolage, risque avec eux la réclusion à perpétuité. Elle a laissé entendre qu'elle reconnaissait également les faits. Deux de leurs proches, jugés pour recel, risquent cinq ans de prison.

Le verdict est attendu jeudi ou vendredi.

Gilbert Reilhac, édité par Gilles Trequesser