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Police-Justice

Des violences redoutées mercredi: quel rôle avaient joué les black blocs lors du 1er-mai 2018?

Des blacks bloc lors de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris.

Des blacks bloc lors de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris. - ALAIN JOCARD / AFP

Les autorités redoutent la venue, comme en 2018, de black blocs dans le traditionnel cortège syndical ce mercredi. L'année dernière, plus d'un millier de ces militants anarchistes avaient incendié des commerces et commis des violences dans les rues de la capitale.

À deux jours de la traditionnelle manifestation du 1er mai, les forces de l'ordre sont en alerte. En plus des cortèges syndicaux et des gilets jaunes, elles redoutent de nouveau la venue de nombreux black blocs, en particulier à Paris. Le souvenir du 1er mai noir de 2018 est encore dans tous les esprits.

Un McDonald et un garage Renault incendiés

Il y a un an, des débordements avaient éclaté avant même le départ du cortège de l'intersyndical à 14h30 place de la Bastille. En milieu d'après-midi, plus d'un millier d'individus masqués avaient ensuite rejoint la manifestation au niveau du pont d'Austerlitz. Des commerces, dont un restaurant McDonald et un garage Renault, avaient été incendiés, ciblés de pierres et d'engins incendiaires. Du mobilier urbain avait également été endommagé.

Ces violences avaient obligé le préfet de l'époque, Michel Delpuech, à changer le parcours du cortège. Au total, 283 black blocs avaient été interpellés. En fin de journée, les affrontements s'étaient prolongés dans le quartier Latin, notamment sur la place de la Contrescarpe, avec la présence d'Alexandre Benalla et Vincent Crase.

Manque de contrôle en amont

À l'époque, les syndicats de police avaient dénoncé des "failles" dans le maintien de l'ordre. "On repère des gens qui commencent à se cagouler, ils avaient tout le matériel dans leurs sacs à dos, et il n'y a pas eu de contrôle en amont, le problème est là", avait par exemple dénoncé le président de l'Unsa police, David Michaux, sur Franceinfo.

Des critiques dont s'était rapidement emparée la classe politique. À gauche, Jean-Luc Mélenchon avait estimé qu'il s'agissait de la faute de "bandes d'extrême-droite", tandis que le président du parti Les Républicains avait dénoncé sur Twitter une "faillite de l’État régalien. Il est urgent de rétablir l’autorité: soutien total à nos forces de l’ordre qui font face à ces voyous", estimait Laurent Wauquiez.

Seulement 4 blessés

Plus généralement, de nombreuses voix s'étaient levées pour dénoncer un dispositif policier sous-dimensionné. Au total, 1500 policiers et gendarmes avaient été mobilisés, ce qui "était assez", avait répondu le préfet de police de Paris.

Depuis, au regard des nombreux débordements ayant émaillé les manifestations des gilets jaunes, le bilan humain du défilé du 1er mai 2018 apparaît en revanche léger: quatre personnes avaient été blessées.

Esther Paolini avec AFP