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Police-Justice

Des familles de victimes du Rio-Paris veulent l'audition du BEA

L'avocat de quatre victimes du vol Rio-Paris demande à la justice l'audition des responsables du Bureau d'enquête et d'analyses (BEA), dont il dénonce le manque de sincérité et "l'invraisemblance" des rapports sur les causes de l'accident qui a fait 228 m

L'avocat de quatre victimes du vol Rio-Paris demande à la justice l'audition des responsables du Bureau d'enquête et d'analyses (BEA), dont il dénonce le manque de sincérité et "l'invraisemblance" des rapports sur les causes de l'accident qui a fait 228 m - -

PARIS (Reuters) - L'avocat de quatre victimes du vol Rio-Paris demande à la justice l'audition des responsables du Bureau d'enquête et d'analyses...

PARIS (Reuters) - L'avocat de quatre victimes du vol Rio-Paris demande à la justice l'audition des responsables du Bureau d'enquête et d'analyses (BEA), dont il dénonce le manque de sincérité et "l'invraisemblance" de leurs rapports.

Dans un courrier adressé à la juge Sylvie Zimmerman, Me Marc Fribourg réclame également l'organisation d'une simulation de vol, la communication aux parties civiles des données des boîtes noires et une étude sur la résistance de l'Airbus A330.

"Les rapports du BEA exigent des explications du BEA, et non des seuls experts judiciaires", écrit-il dans une note de 18 pages truffée de références aéronautiques, à propos de la catastrophe de l'Airbus Rio-Paris d'Air France, qui s'est abîmé dans l'Atlantique le 1er juin 2009, faisant 228 morts.

"Les dirigeants du BEA ne peuvent pas occulter les faits en gardant silence, et en évacuant les problèmes occultés par la voie de simples affirmations", ajoute-t-il.

Le rapport du BEA sur le vol Rio-Paris, établi après la lecture complète des boîtes noires, a conclu que l'équipage, malgré deux alarmes successives, n'avait pas formellement identifié la situation de décrochage de l'Airbus A330.

Il a été critiqué, notamment par le Syndicat national des pilotes de ligne et des associations de victimes, qui ont reproché aux enquêteurs du BEA de vouloir protéger Airbus.

Représentant de parties civiles, Me Fribourg est donc fondé à demander à la juge d'instruction des actes complémentaires.

"Le BEA et l'Agence européenne de sécurité aérienne (EASA) ont cherché après le crash à masquer le comportement de leurs dirigeants", affirme-t-il.

Pour l'avocat, le BEA est "au milieu d'un conflit d'intérêt" qui ne lui permet pas, par exemple, de mettre en cause les sondes Pitot de mesure de vitesse puisqu'il n'avait pas émis "les recommandations qui lui incombaient."

L'avocat met également en évidence l'absence d'un instrument de secours de vol, en cas de panne de ce type, le "Back-up speed scale" (Buss). "L'accident ne serait pas survenu si le Buss était installé. Le BEA le sait, passe sous silence ce fait tout simplement parce qu'Airbus n'a pas installé cet appareil sur l'A330", avance-t-il.

De même, Marc Fribourg dénonce le manque d'explications sur "la trajectoire de l'avion durant les dernières minutes de vol".

Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser