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Des comprimés d'iode distribués début 2016 près des centrales nucléaires

La centrale de Cruas, en Ardèche (Photo d'illustration)

La centrale de Cruas, en Ardèche (Photo d'illustration) - Philippe Desmazes - AFP

Une nouvelle campagne de distribution d'iode va être lancée à partir de janvier pour les populations habitant près d'une centrale nucléaire.

Si vous habitez près d'une centrale nucléaire, vous allez certainement recevoir un courrier vous invitant à aller chercher des comprimés d'iode en pharmacie dans les prochaines semaines. L'autorité de sûreté nucléaire lance une nouvelle campagne de distribution dès janvier: il s'agira de la cinquième campagne de ce type en France depuis 1997. La dernière a eu lieu en 2009. Les comprimés d'iode ayant une durée de validité de sept ans, il est temps de les remplacer.

En cas d'accident nucléaire, l'ingestion d'iode stable (iodure de potassium) est un moyen "simple et efficace" de protéger la thyroïde contre les effets de l'iode radioactif qui pourrait être rejeté dans l'environnement et qui est susceptible d'entraîner des cancers, souligne l'ASN. "Il ne s'agira pas seulement d'une campagne de distribution d'iode, mais aussi d'une campagne d'information sur le risque nucléaire", déclare Alain Delmestre, directeur général adjoint de l'ASN.

Un accident nucléaire: "possible mais pas probable"

La campagne de distribution va concerner les personnes et les collectivités (écoles, entreprises, administrations etc.) situées dans un rayon de 10 kilomètres autour des 19 sites nucléaires d'EDF. Cela représente environ 400.000 foyers et 2.000 établissements recevant du public, répartis sur 500 communes. Au-delà de ce rayon, il existe des stocks départementaux de pastilles d'iode qui pourraient être acheminés aux populations en cas de besoin, rappelle Alain Delmestre, chargé du comité de pilotage de la campagne.

Près de cinq ans après la catastrophe de Fukushima, "on sait qu'un accident nucléaire est possible en France, même si ce n'est pas quelque chose de probable, loin de là", déclare Alain Delmestre. "Ce que l'on souhaite, c'est pouvoir faire progresser la conscience du risque dans l'opinion publique, en tout cas pour les populations qui vivent à côté des centrales nucléaires. Il y a des choses à faire, il y a des choses à connaître et il y a des principes à mettre en place", dit-il.

Dans le cas où les personnes ne se déplaceraient pas, les comprimés leur seront finalement envoyés par la Poste quelques mois plus tard. Des réunions d'information seront organisées par les pouvoirs publics en relation avec les commissions locales d'information (CLI) et les maires pour permettre des échanges avec la population.

A. K. avec AFP