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Police-Justice

Denis Mannechez condamné à la perpétuité pour le meurtre de sa fille avec qui il avait eu une liaison

Denis Mannechez comparaissait pour le meurtre de sa fille, avec qui il est resté en couple plus de quinze ans et de son employeur (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Denis Mannechez comparaissait pour le meurtre de sa fille, avec qui il est resté en couple plus de quinze ans et de son employeur (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Guillaume Souvant - AFP

L'accusé comparaissait en fauteuil roulant et sans l'usage de la parole. Ce jugement est "l'épilogue d'une tragédie", selon son avocat.

Denis Mannechez, 56 ans, a été condamné mercredi à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour d'assises de l'Eure pour l'assassinat en 2014 de Virginie, 33 ans, sa fille et ex-compagne, et le meurtre d'un garagiste de 31 ans qui hébergeait la jeune femme. Il a également été condamné pour détention d'armes sans autorisation.

Un accusé "résigné"

"La peine ne surprend aucun des acteurs du procès, pas même l'accusé. C'est l'épilogue d'une tragédie", a estimé son avocat, Marc François, après l'énoncé de la décision de la cour. "Mon client est résigné et conscient de la nécessité de la sanction".

Denis Mannechez a déjà été condamné en appel en 2012 à cinq ans de prison, dont trois avec sursis, pour des viols commis sur deux de ses filles dont Virginie. Leur mère avait été condamnée pour complicité.

"Deux ans de prison pour des viols qui ont duré dix ans, je n'ai jamais vu cela. Les bras m'en tombent. Il repart (alors) de la cour d'appel avec Virginie, sans même une interdiction de la fréquenter, c'est invraisemblable. La justice aurait dû trancher, avec son glaive, ce lien qui ne pouvait pas exister", a considéré lors du procès Me François, évoquant la précédente condamnation.

Un véritable "acharnement" pour la retrouver

Après sa sortie de prison fin 2013, Denis Mannechez a vécu en couple avec Virginie et l'enfant qu'ils ont eu ensemble, jusqu'à ce que, quelques semaines avant les faits, la jeune femme quitte le domicile et coupe toute relation avec son père. Il avait fini par retrouver sa piste chez le garagiste, l'employeur de sa fille.

"L'acharnement à la retrouver" mais aussi "sa décision de prendre l'arme chargée dans sa main, tout cela caractérise la préméditation. Le meurtre de Virginie, c'est un assassinat", avait estimé mardi, lors de ses réquisitions, l'avocat général, après un peu plus de deux semaines de procès, durant lesquelles il avait requis la réclusion à perpétuité.

"Aux racines du mal, il y a la maltraitance des enfants, les viols, les menaces, l'emprise qu'il exerçait sur eux", avait-il dénoncé.

Lundi l'accusé, qui a perdu l'usage de la parole à la suite d'une tentative de suicide le jour des faits, le 7 octobre 2014, a demandé, par la voix du président de la cour, pardon aux victimes. "Je vous présente mes excuses et mes profonds regrets", a-t-il fait dire.

"Vous avez devant vous une moitié d'homme, quelqu'un qui n'a plus rien à attendre de la vie", avait ensuite plaidé son avocat.

E. P avec AFP