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Police-Justice

Délinquance: les homicides ont passé la barre symbolique des 1.000 victimes en 2023

Un brassard de police à Marseille. (Illustration)

Un brassard de police à Marseille. (Illustration) - Christophe Simon - AFP

De manière générale, la majorité des crimes et délits ont augmenté en 2023, poursuivant à un rythme moins élevé la hausse déjà enregistrée en 2022.

Des chiffres en hausse. La majorité des crimes et délits ont augmenté en 2023, poursuivant à un rythme moins élevé la hausse déjà enregistrée en 2022, en particulier les coups et blessures volontaires (+7%) et les viols et tentatives de viols (+10%), selon un bilan du service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI) publié ce mercredi 31 janvier.

Fait marquant, les homicides passent la barre symbolique des 1.000 victimes (1.010, +5%) et les tentatives d'homicides explosent (4.055, +13%), suivant une hausse continue depuis 2020.

Les violences sexuelles en hausse

L'ensemble des violences sexuelles, qui augmentent en moyenne de 8% si on ajoute les faits d'agression et de harcèlement, poursuivent leur hausse débutée depuis 2018. Cela "s'explique notamment par une évolution du comportement de dépôt de plainte des victimes, dans le prolongement de l'affaire Weinstein" en octobre 2017 et de la vague #metoo qui a favorisé "la libération de la parole des victimes", selon le SSMSI.

Les statisticiens de Beauvau y voient également l'effet du meilleur accueil des plaignantes dans les commissariats et brigades de gendarmerie, notamment par la mise en place de "partenariats" avec des intervenants sociaux et des hôpitaux.

Néanmoins, il ne s'agit que des faits portés à la connaissance de la police et la gendarmerie à la suite d'une plainte. Or seules 5% des personnes victimes de violences sexuelles ont déposé effectivement plainte en 2021, selon la dernière enquête "Vécu et ressenti en matière de sécurité".

Baisses notables

Les cambriolages continuent d'augmenter (+3%) mais moins fortement, sans retrouver leur niveau d'avant crise sanitaire du Covic, tout comme les escroqueries (+7%), les vols de véhicules (+5%) et les vols avec armes (+2%).

Parmi les baisses notables, les vols et violences dans les transports en commun (-10% en moyenne) même si les violences sexuelles y progressent (+4%), les vols violents sans armes (-8%) et les vols sans violences contre les personnes (-3%). Les auteurs de crimes ou délits sont, à une large majorité, âgés de 15 à 24 ans.

Les étrangers, qui comptent pour 8% de la population résidant en France, sont minoritaires dans le total des mis en cause (17%), mais surreprésentés dans les cambriolages (38%) et les vols dans les voitures (40%), "en lien avec l'existence de filières spécialisées de criminalité organisé", souligne le SSMSI.

Quel bilan des émeutes?

Le SSMSI dresse aussi le bilan comptable des émeutes urbaines qui ont secoué la France pendant une semaine après la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre.

Sans surprise, les dégradations et destructions volontaires ont explosé (+140%) entre le 27 juin et le 3 juillet, quinzaine durant laquelle les violences ont été les plus intenses, par rapport à la même période en 2022.

Les cambriolages de "locaux industriels, commerciaux et financiers" ont été multipliés "quasiment par trois", les outrages et violences envers les personnes dépositaires de l'autorité publique ont doublé et les vols de véhicules ont progressé de 27%.

À l'inverse, sous l'effet de la mobilisation exceptionnelle des policiers et gendarmes - jusqu'à 45.000 par nuit - pour rétablir l'ordre public, les interpellations pour usage et trafic de stupéfiants ont brutalement chuté (-25% et -29%) à cette période.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV