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Police-Justice

Décès sur le chantier EPR de Flamanville: ouverture du procès ce vendredi

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Le procès du géant du BTP Bouygues, de deux sous-traitants et d'un grutier, pour l'homicide involontaire en 2011 d'un soudeur sur le chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville, dans la Manche, a débuté ce vendredi matin en correctionnelle à Cherbourg.

Le 24 janvier 2011, cet intérimaire de 37 ans, père de famille, avait fait une chute mortelle de 18 mètres. La passerelle sur laquelle il se trouvait avait été heurtée par le chargement d'une grue.

Bouygues comparaît en tant que "responsable de la coordination de sécurité" du génie civil du chantier, selon le parquet. EDF, maître d'oeuvre du chantier, en revanche, n'est pas poursuivi.

Le géant du BTP et ses deux sous-traitants, Tissot, qui a mis à disposition la passerelle, et Normetal, l'employeur du grutier, via une société d'intérim, encourent chacun une amende de 375.000 euros.

Présent à l'audience, le grutier, 39 ans, encourt trois ans de prison et 30.000 euros d'amende. Il avait été contrôlé positif au cannabis.

Les avocats des quatre prévenus ont indiqué qu'ils plaideraient la relaxe.

L'année 2011 avait été particulièrement noire pour le chantier, qui avait connu trois accidents du travail mortels. Près de 3.400 personnes étaient alors employées sur ce qui devait être la vitrine commerciale d'un des premiers EPR au monde.

La sécurité sur le chantier de l'EPR, qui accuse quatre ans de retard en raison de divers aléas techniques, et affiche un coût de 8,5 milliards d'euros, presque trois fois supérieur à celui annoncé à son lancement en 2007, a récemment à nouveau fait parler d'elle.

L'inspection du travail a mis en demeure le 13 décembre EDF de respecter une réglementation dont la violation entraîne "notamment des risques de chute, (...) d'écrasement du personnel" de manutention. Le chantier s'est depuis mis en conformité.