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Affaire Booba/Magali Berdah: le rappeur placé sous statut de témoin assisté

Magali Berdah a annoncé avoir demandé la suspension du compte Instagram de Booba dans un communiqué publié sur Instagram le 12 juillet 2022.

Magali Berdah a annoncé avoir demandé la suspension du compte Instagram de Booba dans un communiqué publié sur Instagram le 12 juillet 2022. - Geoffroy Van Der Hasselt / Loic Venance - AFP

Magali Berdah a porté plainte contre Booba pour avoir relayé une vidéo dans laquelle des informations personnelles la concernant étaient dévoilées.

Magali Berdah parle de Booba comme "un harceleur qui se dit lanceur d'alerte". La justice en est moins sûre. Le rappeur a été placé lundi sous le statut de témoin assisté dans le cadre d'une procédure ouverte après la divulgation d'informations personnelles concernant l'agente des influenceurs, a appris BFMTV.com de sources concordantes, confirmant les informations de Libération.

La convocation de Booba par les enquêteurs "fait suite à une plainte déposée par Madame Berdah à l'encontre de l'artiste", est écrit dans un communiqué publié sur le compte Twitter du rappeur.

Entendu en visioconférence

Cette plainte fait suite à la publication sur ses réseaux sociaux d'une vidéo d'un youtubeur dévoilant des informations sur le passé judiciaire de plusieurs personnalités, notamment de la créatrice de l'agence Shauna Events. Une information judiciaire avait été ouverte pour "collecte frauduleuse et divulgation de données à caractère personnel".

"Compte tenu de son éloignement géographique (Booba résidant en Floride, NDLR), il a été entendu par l'intermédiaire d'une visioconférence organisée depuis sa résidence à Miami", précise le texte.

"La justice a considéré que la plainte de (Mme Berdah) était infondée", s'est félicité le conseil du rappeur de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), Me Samuel Habib, dans une déclaration à l'AFP.

Dans le cadre de cette procédure, le Youtubeur soupçonné d'être à l'origine de la diffusion de ces informations confidentielles de plusieurs personnalités a été mis en examen en septembre dernier et placé en détention provisoire. La justice a choisi pour Booba un statut intermédiaire, qui lui permet, pour l'instant, d'échapper à un éventuel procès, mais qui peut être modifié tout au long de la procédure.

"La statut de témoin assisté vient confrimer qu'il existe bien des indices à l'encontre de Monsieur Yaffa rendant vraisemblable sa participation à l'infraction", réagissent pour leur part Mes Rachel-Flore Pardo et Antonin Gravelin-Rodriguez, les avocats de Magalie Berdah.

D'autres plaintes pour cyberharcèlement

Depuis plusieurs mois, Booba et Magali Berdah s'opposent par plaintes et réseaux sociaux interposés. Elle estime que le rappeur est l'instigateur d'une vaste campagne de haine en ligne avec 200 publications de sa part évoquant Magali Berdah sur les réseaux sociaux en trois mois.

Elle assurait en septembre dernier avoir reçu quelque 100.000 messages haineux la visant, ainsi que ses proches, pour une dizaine de plaintes déposées au cours de l’été pour harcèlement, injures, diffamation, mais aussi menaces de mort et attaques antisémites. Une autre procédure a été ouverte par le parquet de Paris concernant ces faits.

Les avocats de l'agente des influenceurs disent attendre que Booba "soit enfin entendu sur les faits de cyberharcèlement".

En octobre, douze personnes avaient été placées en garde à vue, débouchant sur la comparution de onze d'entre elles. Quelques semaines plus tard, huit personnes, six hommes et deux femmes âgés entre 26 et 34 ans, étaient elles aussi placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête en cours au Pôle national de lutte contre la haine en ligne. Au total, 17 personnes sont renvoyées devant le tribunal correctionnel de Paris.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV