Côtes-d'Armor: un homme mis en examen pour le meurtre de sa femme 13 ans après les faits

L'homme, âgé de 59 ans, a été interpellé le 24 novembre 2022 au Sénégal, où il vivait depuis une dizaine d'années, avant d'être extradé en France.

Extradé du Sénégal à la demande de la justice française, un homme de 59 ans a été mis en examen, ce vendredi 22 décembre à Saint-Brieuc, et placé en détention provisoire. Il est soupçonné d'être l'auteur du meurtre de son épouse en octobre 2010 dans les Côtes-d'Armor, a annoncé le parquet de cette ville.

L'homme avait été interpellé le 24 novembre 2022 au Sénégal, où il vivait depuis une dizaine d'années, avant d'être extradé en France afin d'y être présenté à un juge d'instruction vendredi.

Le 6 octobre 2010, Véronique Duchesne, une femme de 47 ans, avait disparu, avant que son corps ne réapparaisse quelques jours plus tard à la pointe du Minard, sur la commune de Plouézec (Côtes-d'Armor). 

Le mari déjà condamné à plusieurs reprises par la justice

Le mari avait d'abord été entendu sous le statut de témoin assisté, a rappelé le procureur de la République de Saint-Brieuc Nicolas Heitz dans un communiqué. Lors de l'enquête, "des éléments sont apparus quant à une relation compliquée" entre les deux époux, a indiqué le magistrat, précisant que le mari avait déjà été condamné pour des faits d'abandon de famille, d'abus de confiance et de fraudes aux prestations sociales.

"Estimant disposer d'indices graves et concordants (...), le juge d'instruction a délivré un mandat d'arrêt à l'encontre du conjoint de la victime le 25 octobre 2022", a expliqué Nicolas Heitz.

Après son interpellation, le 24 novembre 2022 au Sénégal, l'homme avait été remis mercredi aux autorités françaises avant d'arriver jeudi sur le territoire national. En moyenne, un féminicide survient tous les trois jours en France: 118 femmes ont été tuées l'an dernier par leur conjoint ou leur ex-conjoint. 

Au total, 244.300 victimes de violences conjugales, en grande majorité des femmes, ont été recensées par les forces de l'ordre, une hausse de 15% par rapport à 2021, interprétée par les associations comme le signe d'une meilleure prise en compte de leur parole.

Manon Aublanc avec AFP