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Police-Justice

Corse: une résidence secondaire détruite, le parquet antiterroriste se saisit

200 personnes se sont réunies devant le commissariat d'Ajaccio pour protester contre l'arrestation de trois activistes indépendantistes corses le 1er décembre 2022. PHOTO D'LLUSTRATION

200 personnes se sont réunies devant le commissariat d'Ajaccio pour protester contre l'arrestation de trois activistes indépendantistes corses le 1er décembre 2022. PHOTO D'LLUSTRATION - PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a indiqué avoir ouvert une enquête du chef d'association de malfaiteurs terroriste délictuelle et de destruction du bien d'autrui par moyen dangereux pour les personnes en relation avec une entreprise terroriste.

Une résidence secondaire appartenant à des personnes vivant sur le continent a été "totalement détruite" à Coti-Chiavari (Corse-du-Sud), vraisemblablement après une explosion et un incendie, a indiqué le procureur d'Ajaccio, précisant que le parquet national antiterroriste s'était saisi de l'enquête.

Les faits se sont produits mardi vers 22 heures et ont touché une imposante villa avec piscine, inhabitée au moment des faits, a précisé le procureur de la République d'Ajaccio, Nicolas Septe, confirmant une information de Corse-Matin.

"Les techniciens sont toujours sur les lieux. Il semblerait qu'il y a eu une explosion mais pour le moment, c'est difficile de déterminer si elle a été préalable ou consécutive à l'incendie", a indiqué Nicolas Septe.

Sur l'habitation ont été retrouvés des tags "GCC" - du nom du groupe clandestin baptisé "Ghjuventu Clandestina Corsa" (Jeunesse clandestine corse) -, "Ghuventu in lotta" (Jeunesse en lutte), ainsi que "des messages anti-spéculation immobilière comme on en a malheureusement décompté un certain nombre depuis le mois de juillet", a déclaré le magistrat.

"Jeunesse clandestine corse"

Une enquête pour destruction/dégradation par moyen dangereux a été ouverte et confiée à la brigade de recherche et à la section de recherche de la gendarmerie.

Plusieurs dizaines de résidences secondaires ont été touchées depuis un an par des incendies criminels ou des charges explosives, avec ou sans présence de tags.

Début février, le groupe clandestin GCC a annoncé sa création et revendiqué 17 actions contre des résidences secondaires, des immeubles en construction, des entreprises du bâtiment et des établissements touristiques.

Ce groupe, dont le sigle est associé à une vingtaine d'incendies criminels survenus ces derniers mois dans l'île méditerranéenne, assure marcher "sur les traces du FLNC" (Front de libération nationale corse). Il a revendiqué les incendies criminels des mairies d'Afa et Appietto, en périphérie d'Ajaccio, fin mars.

Mais un nouveau communiqué avait ensuite semé la confusion, affirmant que GCC avait été victime "d'usurpateurs" ayant "revendiqué" certaines de ses actions, faisant penser à une possible scission.

Le 21 mars, un an après la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna, mortellement agressé en prison, le FLNC avait quant à lui revendiqué 17 actes contre des résidences secondaires et avait critiqué le GCC pour avoir assumé "la paternité" de plusieurs de ses actions.

A.G avec AFP