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Police-Justice

Corse : Andy 19 ans, accusé du meurtre de toute sa famille

Le procès d'Andy accusé d'avoir tué toute sa famille se tient à Ajaccio à partir de lundi et jusqu'à vendredi

Le procès d'Andy accusé d'avoir tué toute sa famille se tient à Ajaccio à partir de lundi et jusqu'à vendredi - -

Ce lundi s’ouvre à Ajaccio en Corse le procès d’Andy, 19 ans, accusé d’avoir décimé toute sa famille en 2009 alors qu’il n’avait que 16 ans. S’il ne s’explique pas son geste, la famille des victimes elle parle « d’actes préparatoires ».

Trois ans après les faits, le procès d’Andy s'est ouvert lundi au tribunal d’Ajaccio, en Corse. Le jeune homme de 19 ans est accusé d'avoir tué tous les membres de sa famille avec un fusil à pompe, dans la nuit du 11 au 12 août 2009 : son père, sa mère et ses frères jumeaux de 10 ans.
A l'époque des faits, Andy était âgé de 16 ans; il affirme avoir agi presque mécaniquement. Les experts étaient divisés sur son état mental, mais Andy a finalement été renvoyé devant une cour d'assises. Tout l'enjeu du procès consistera à déterminer si Andy peut être considéré comme responsable de ses actes. Le cas échéant, il encourt la réclusion à perpétuité.

« Il est pris d’angoisse, il voit le fusil, il faut qu’il tire »

Me Romina Cresci, l'avocate d'Andy, martèle sur RMC que son client n'a jamais nié les faits... tout en apparaissant incapable de les expliquer. Selon elle, Andy, n'aurait donc pas agi en pleine conscience: « Il a la sensation d’avoir été un automate. Il ne s’est pas réveillé avec l’envie immédiate de tuer. Il n’a pas de motivation. Il se lève, il est pris d’angoisse. Il faut qu’il parte. Il voit un fusil sur le râtelier du salon. Il a envie de tirer. C’est une pensée immédiate qui l’envahit avec fulgurance. Ça reste un acte inexplicable. On cherche un mobile là où il n’y en a pas. Il y a des affaires qui dépassent parfois l’entendement. C’est un peu la part sombre qui s’est exprimée chez cet adolescent. La limite à ne pas franchir chez lui a craqué ».

« Des actes préparatoires : un sac, des gants… »

Me Fabienne Boixel-Sanna, l'avocate de la famille paternelle d'Andy, est au contraire convaincue que le jeune homme a agi en pleine possession de ses moyens : « Il y a eu des actes préparatoires : le fait qu’il ait fait des sacs pour s’enfuir, le fait qu’il ait mis des gants en latex, qu’après il ait vidé le coffre-fort de ses parents. Tout ça n’a pas pu être fait dans un coup de folie. Il avait toute conscience de ce qu’il faisait. Pour quels motifs ? La famille n’a jamais vu le moindre signe annonciateur. On ne peut que supposer qu’il y a eu une dispute, une réflexion, quelque chose qu’il n’a pas supportée. Il faut bien qu’il y ait eu un élément déclenchant ».
La fin du procès est prévue vendredi.

T. de Dieuleveult avec A.Manoli