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Police-Justice

Convoqué à 8 ans à la gendarmerie

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Un enfant de 8 ans a été auditionné à la gendarmerie de Courdimanche dans le Val d'Oise pour s'être battu à l'école. Surpris, son père témoigne.

La colère et l'incompréhension à l'école des Croizettes à Courdimanche, dans le Val d'Oise. Un enfant de 8 ans a été convoqué et auditionné ce samedi 30 mai à la gendarmerie pour s'être bagarré pendant la récréation. Une bagarre qui remonte à 2 mois et lors de laquelle l'un des deux enfants a reçu un coup plus violent que les autres. Sa mère a alors porté plainte contre l'autre enfant. Si aujourd'hui les deux enfants sont réconciliés, les parents, eux, ne se sont pas rencontrés.

« L'attitude de la maman un peu exagérée »

Encore choqué par cette histoire et les proportions qu'elle a prise, Eric, le père du petit convoqué à la gendarmerie, raconte : « Un soir à la sortie de l'école, la maman est venue me voir en me disant : vous direz à votre fils d'arrêter de donner des coups de pieds à mon fils. Je lui ai dit : si vous estimez que mon fils donne des coups de pieds au vôtre, parlez-en à la maîtresse et au directeur, et réunissons-nous pour en discuter. Depuis, plus de nouvelles. Et vendredi dernier, la gendarmerie tape à ma porte, avec une convocation pour mon gamin de 8 ans qui se serait battu à l'école. Choqués, on se rend à la gendarmerie avec ma femme, qui est enseignante. Notre fils est auditionné seul pendant 20 minutes par un gendarme. Pour une histoire dont on n'a même pas eu écho de la part de la maîtresse, ni du directeur. Donc on est surpris, parce que notre gamin est sérieux, il est pratiquement premier de sa classe. Et il va souvent aux anniversaires de cet enfant ; ils se connaissent bien ; ils rigolent ensemble. Donc on a trouvé l'attitude de la maman un peu exagérée. Si tout le monde se met à aller à la gendarmerie à chaque fois qu'un gamin reçoit un coup de pied, la gendarmerie n'a pas fini d'avoir du boulot ! »

« Une procédure normale », assure la gendarmerie. Mais les associations de parents d'élèves sont aussi choquées par cette plainte de la maman pour une banale bagarre de cour de récré. Le directeur de l'école est du même avis. Jamais les enseignants n'auraient imaginé que cette histoire prendrait une telle ampleur. La maire de Courdimanche, elle, regrette de n'avoir jamais été contactée à ce sujet. Elle aurait cherché, dit-elle, un autre moyen de régler cette affaire.

« Que le ministère arrête de faire monter l'angoisse des parents ! »

Christiane Alain, secrétaire générale de la Fédération des Conseils de Parents d'Elèves (FCPE), n'est pas étonnée que cette affaire prenne une telle ampleur dans le contexte actuel : « nous entendons des discours très forts sur le thème "les enfants sont dangereux, ont des armes, peuvent être fichés, fouillés...". Ces discours officiels, qui émanent du ministère de l'Education nationale, créent de l'inquiétude chez les parents. Mais des bagarres dans la cour de récréation, ça ne date pas d'aujourd'hui ! Et ça ne va pas s'arrêter. Alors, qu'on arrête de faire monter l'angoisse des parents sur les comportements violents ou pseudo-violents de leurs enfants à l'école. »

La rédaction, avec Kelly Laffin-Bourdin & Co