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Police-Justice

"Consciencieuse", "aimée de tous": qui était l'enseignante tuée par un élève à Saint-Jean-de-Luz?

La professeure, tuée en plein cours par un élève, enseignait l'espagnol depuis 1997 dans un établissement privé de Saint-Jean-de-Luz. Ceux qui la connaissaient la décrivent comme une femme entièrement dévouée à son travail.

Une femme "sympathique", "bienveillante", "dynamique"... Les compliments s'égrainent au sujet de l'enseignante assassinée ce mercredi par un élève du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas-d'Aquin. En plein cours, un adolescent de 16 ans s'est levé et l'a poignardée au thorax avec une lame de 10 centimètres avant de se réfugier dans une salle voisine, où il a été pris en charge par un professeur, puis par la police.

La victime, une femme de 52 ans, n'a pu être réanimée par les secours. Sa mort a été annoncée en fin de matinée par le procureur de la République de Biarritz. Pour le compagnon de cette professeure d'espagnol, cette annonce brutale est un choc. "Elle s'en est allée sur son lieu de travail, ça n'aurait jamais dû arriver", commente-t-il au micro de BFMTV.

"C'était une personne extraordinaire, merveilleuse, comme on en fait peu. Elle était aimée de tous", témoigne l'homme meurtri.

Elle "rayonnait dans son travail"

Un avis partagé par la voisine de la victime qui décrit sur notre antenne une femme "très gentille, très sympathique" et toujours prête à plaisanter. Quand les deux femmes se croisaient, l'enseignante en profitait "toujours pour parler un peu espagnol. Elle aimait parler avec moi parce que je parle espagnol".

La quinquagénaire travaillait depuis 1997 dans l'établissement privé catholique où elle a trouvé la mort, a précisé l'évêque de Bayonne, Marc Aillet.

"Elle était très appréciée pour son dynamisme, son engagement, la qualité de son enseignement, mais aussi le souci qu'elle avait de ses élèves", décrit-il à notre micro.

La rectrice de l'académie de Bordeaux, Anne Bisagni-Faure, affirme avoir reçu plusieurs témoignages d'inspecteurs d'espagnol qui connaissaient la professeure: elle "rayonnait dans son travail", selon leurs dires.

"Une femme très calme, très douce"

Cette passion pour son travail a entraîné chez l'enseignante un "exceptionnel dévouement et engagement au service de ses élèves", a salué le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye.

Michel, un adolescent passé par les cours d'espagnol de la victime, se souvient d'une femme "assez exigeante et dure dans le travail, mais assez juste". Il y a une vingtaine d'années, Hugo aussi était l'élève de cette professeure qu'il décrit comme "très gentille, très pédagogue".

"Tous ceux qui étaient dans sa classe gardent le même souvenir d'elle, une femme très calme, très douce, qui prenait le temps d'expliquer à chaque élève", nous raconte Hugo.

Aucune tension avec les élèves

Selon Maider Arosteguy, la maire de Biarritz, dont les deux enfants ont été dans la classe de la professeure, cette dernière était "très accessible pour les parents et à l'écoute des enfants et de leurs difficultés". Une enseignante sans histoire, du moins "je n'ai jamais eu vent d'un problème entre elle et un élève", glisse Michel.

L'adolescent suspecté d'avoir poignardé la quinquagénaire a été interpellé et placé en garde à vue. Selon les premiers éléments, il souffrirait de troubles psychiatriques, et aurait dit "être possédé" et avoir entendu une voix l'enjoignant de passer à l'acte. Une enquête est en cours pour assassinat et devrait permettre de définir les contours de cette attaque.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV