BFMTV
Police-Justice

Collision dans l'Allier: le conducteur du fourgon hospitalisé en psychiatrie

Douze personnes sont mortes jeudi dans une collision dans l'Allier.

Douze personnes sont mortes jeudi dans une collision dans l'Allier. - Jean-Philippe Ksiazek - AFP

Le conducteur du fourgon impliqué dans l'accident qui a causé la mort de ses douze passagers portugais, jeudi soir dans l'Allier, a été hospitalisé en psychiatrie et n'a pu encore être entendu par les enquêteurs, a indiqué samedi le parquet de Moulins.

Le conducteur du minibus venant de Suisse est en état de choc. Ce Portugais de 19 ans, qui souffre d'une fracture du poignet, avait été admis aux urgences psychiatriques de Moulins après l'accident dans lequel sont mort ses 12 passagers portugais jeudi. Il a dû être transféré dès vendredi dans un autre établissement psychiatrique pour "quelques jours", a expliqué à l'AFP le procureur de la République de Moulins, Pierre Gagnoud.

Dans ces conditions, son audition ne devrait pas intervenir avant le "début de semaine prochaine". Un autre homme, qui "pourrait être le propriétaire supposé du fourgon", a également été hospitalisé dans cet établissement, a ajouté le magistrat. Selon les premiers éléments de l'enquête, cet homme circulait à bord "d'un autre véhicule" roulant en "convoi avec le fourgon". Mais son véhicule a "disparu dans la nature" après l'accident et n'a toujours pas été retrouvé.

"Passager ou conducteur" de ce véhicule, cet homme "est alors revenu à pied sur les lieux de l'accident et a été pris en charge pour un choc psychologique", a indiqué Pierre Gagnoud. De type Mercedes Sprinter, le fourgon qui a très violemment percuté le poids lourd sur une portion de la fameuse RCEA (Route Centre-Europe Atlantique) traversant la France d'est en ouest, n'était "pas un minibus et n'était pas adapté par nature pour le transport collectif", a rappelé le procureur.

Le fourgon pas adapté pour transporter 12 passagers

Les enquêteurs de la l'Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale (IRCGN) vont donc "recomposer le fourgon à partir des débris" pour tenter de déterminer "s'il était aménagé spécialement pour transporter des gens". Une telle adaptation aurait nécessité un "passage aux mines", ce qui "est peu probable", a estimé Pierre Gagnoud. L'autre hypothèse étant un "aménagement artisanal, pas du tout adapté, avec des chaises pliables et des passagers assis au fond sur des sièges de fortune", a-t-il détaillé.

Par ailleurs, le chauffeur italien, passager du poids lourd sous lequel s'est encastré le fourgon, est sorti de l'hôpital et a été entendu vendredi par les enquêteurs. Son collègue a été opéré vendredi du poignet et sera entendu dans la journée, a précisé le procureur. Un appel à témoins va être lancé pour tenter de faire des recoupements d'informations, a encore dit le magistrat selon lequel "aucune piste ne doit être écartée".

Les familles des victimes sont arrivées vendredi et d'autres étaient attendues dans la journée. Une cellule d'aide médico-psychologique a été mise en place à l'hôpital de Moulins. L'accident s'est produit peu avant minuit à Montbeugny près de Moulins, sur la route nationale 79, une portion de la RCEA surnommée la "route de la mort".

Le ministre des Transports Alain Vidalies a appelé à ne pas mettre hâtivement en cause l'état de cette route pour expliquer le drame. "Quelles que soient les infrastructures, quelles que soient les mesures de précaution prises, quand vous êtes confrontés à des prises de risque ou à des imprudences qui en réalité sont des délits routiers, vous n'y pouvez rien", a dit le ministre, interrogé sur RTL.

la rédaction avec AFP