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Police-Justice

Claire Thibout, témoin-clé de l'affaire Bettencourt, fragilisée

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PARIS (Reuters) - Claire Thibout, l'ancienne comptable de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt qui a évoqué des remises d'espèces à des...

PARIS (Reuters) - Claire Thibout, l'ancienne comptable de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt qui a évoqué des remises d'espèces à des hommes politiques, a reçu 400.000 euros de la fille de la milliardaire en 2008, révèle le Canard enchaîné.

Cet élément apparu dans un interrogatoire de Claire Thibout la semaine dernière par la présidente du tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) Isabelle Prévost-Desprez discrédite sa déposition aux yeux des avocats des personnes qu'elle met en cause.

Ils estiment en effet que le paiement démontre qu'elle était payée pour accréditer les affirmations de Françoise Meyers-Bettencourt, qui estime que sa mère est spoliée par son entourage en raison de son état de faiblesse psychologique.

L'avocat de Claire Thibout, Me Antoine Gillot, a expliqué dans plusieurs entretiens à Mediapart et au Parisien que le versement effectué en deux fois par Françoise Meyers-Bettencourt résultait d'un engagement pris par André Bettencourt, mari de Liliane Bettencourt décédé fin 2007.

"Françoise Meyers-Bettencourt n'a fait que respecter le voeu de son père qui avait beaucoup d'estime pour Claire Thibout", a dit Me Gillot à Mediapart. La somme est venue compléter les 500.000 euros d'indemnités de licenciement versés par Liliane Bettencourt en 2008, explique-t-il.

Me Olivier Metzner, avocat de Françoise Meyers, soutient cette version. "Il s'agit des dernières volontés d'André Bettencourt. Il avait demandé à sa fille de s'occuper de Claire Thibout au cas où elle perdrait son job", dit-il au Canard enchainé.

La déposition de la comptable sur les retraits d'espèces a été vérifiée en partie dans une banque par la police.

Les carnets de Claire Thibout, remis par Liliane Bettencourt aux enquêteurs, en portent trace, avec les mentions "Monsieur", "Madame" ou "Bettencourt" qui, selon Claire Thibout, constituaient un code pour les versements aux hommes politiques.

Chantal Trovel, ancienne secrétaire particulière d'André Bettencourt, a également fait un témoignage similaire. Les deux femmes disent cependant ne jamais assisté directement à des remises d'espèces. D'autres employés ont dit aux policiers n'avoir pas connaissance de cette habitude supposée.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse