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Police-Justice

Cinq interpellations au Mans après des violences commises par un commando d'extrême droite

Un uniforme de police (photo d'illustration)

Un uniforme de police (photo d'illustration) - Bertrand Guay / AFP

Des affrontements entre un groupuscule d'extrême droite et des militants antifascistes ont eu lieu au Mans samedi 14 décembre. La police a interpellé cinq personnes.

Cinq membres d'un commando d'extrême droite ont été interpellés samedi 14 décembre lors de saccages commis contre des cafés réputés "de gauche" du centre-ville du Mans, dont un bar gay, après un rassemblement royaliste visant à commémorer l'un des épisodes les plus meurtriers de la Guerre de Vendée, a appris l'AFP auprès de la mairie.

"Tous les ans, le 'Souvenir vendéen' commémore le prétendu massacre par les Républicains des Vendéens au Mans en 1793", a déclaré à l'AFP Christophe Counil, adjoint au maire à la sécurité. "Des membres du milieu traditionaliste de l'Action française ont rejoint la manifestation, ça a assez vite dégénéré, une cinquantaine de personnes dont des gens cagoulés, armés de matraques et de battes de baseball ont pris pour cible des cafés qui ne correspondent pas à leur vision du monde, tels un bar 'gay-friendly' et un bar alternatif. Il y a eu des affrontements avec la police, les gens ont eu très peur", a dit Christophe Counil, ajoutant que la municipalité avait fourni à la police des images de vidéosurveillance.

L'Action française rejette toute implication 

Selon l'adjoint au maire, cinq personnes ont été interpellées. Contactés par l'AFP, le parquet du Mans et le commissariat de police de la ville n'ont pas souhaité faire de commentaire. Un groupuscule d'extrême droite "Ouest Casual" a revendiqué dimanche 15 décembre au soir sur sa page Facebook les affrontements avec des militants antifascistes, qui s'étaient rassemblés pour une contre-manifestation. "Malgré de nombreux appels des 'antifas' à venir perturber la commémoration vendéenne, notre événement a bien eu lieu. Une centaine de types présents pour empêcher les perturbateurs...", écrit le groupuscule.

Stéphane Le Foll a condamné des "comportements inacceptables" 

Dimanche 15 décembre au soir, une vitrine du café "Le Lézard" était étoilée, tandis que celle du bar gay "Heaven's Café" avait été remplacée, a constaté un photographe de l'AFP. Interrogé par l'AFP, un membre de l'Action Française a rejeté toute implication dans les violences, soulignant que la manifestation était déclarée et qu'elle s'était "bien déroulée". "Nos consignes sont très claires, nous interdisons toute action violente", a déclaré Camille Berth, secrétaire général adjoint du mouvement royaliste d'extrême droite.

Le maire du Mans, Stéphane Le Foll, a lui condamné sur Twitter les "comportements inacceptables" d'une bande "d'extrême-droite" venue au Mans "pour casser".

S.A avec AFP