Chartres: une dispute virtuelle dégénère, trois mineurs poursuivis pour tentative de meurtre

D'abord proférées par écrans interposés lors d'un "live Instagram", les violences ont infiltré le réel lors d'un virulement affrontement entre adolescents. L'un des jeunes a reçu deux coups de couteau.

Du clash sur les réseaux sociaux au règlement de compte dans la vraie vie, il n'y a qu'un pas. Vendredi 10 février, trois adolescents âgés de 14 à 15 ans ont été interpellés après une violente rixe devant le collège Victor Hugo à Chartres, en Eure-et-Loir. Ils sont soupçonnés d'avoir porté des coups de couteau à des garçons d'une bande rivale, à qui ils avaient donné rendez-vous, lors d'un "live Instagram" conflictuel, pour un affrontement.

Tout a commencé par une photo, postée sur ce réseau social par une adolescente, qui "n'a pas plu" à Stéphane*. Pour se venger, ce dernier a décidé de "changer le mot de passe Instagram de la jeune fille", rapporte le procureur de la République de Chartres.

"S'ensuit un 'live Instragram' entre Stéphane et un autre jeune, Laurent*, avec leurs amis respectifs. Lors de ce live, des menaces de morts auraient été proférées de la part de Laurent à l'encontre de Stéphane", poursuit Frédéric Chevallier.

Coups et menaces de mort

Échauffé par cet échange acrimonieux, Laurent donne rendez-vous à Stéphane devant le collège Victor Hugo pour un face-à-face aux forces déséquilibrées: le premier est accompagné "d'un groupe d'une quinzaine de personnes", tandis que le second se présente avec "trois amis".

"Des claques et des coups de poings auraient été portés par l'ensemble du groupe (...) qui était porteur de couteaux et menaçait Stéphane de le 'planter'", précise le procureur.

Stéphane parvient à échapper à l'attroupement mais est finalement rattrapé par trois adolescents. "Deux coups de couteaux étaient portés, au thorax et dans le dos de Stéphane", souligne Frédéric Chevallier. Des blessures qui ne mettent pas en danger la vie de la victime, l'adolescent écope de deux jours d'incapacité temporaire de travail, selon son certificat médical.

Inconnus des services de police

Rapidement interpellés et placés en garde à vue, les trois principaux suspects reconnaissent leur implication. Devant les policiers, l'un d'entre eux admet avoir porté les deux coups de couteau sans avoir eu l'intention de donner la mort, le deuxième reconnaît avoir menacé Stéphane en posant une lame contre sa joue, tandis que le troisième avoue lui avoir porté des coups de pied et de poing.

Âgés de 14 à 15 ans, ils sont mis en examen pour "tentative de meurtre", "violences aggravées" et "participation à un attroupement armé". Inconnus des services de police, ils sont placés sous contrôle judiciaire en attendant leur éventuel renvoi devant un tribunal.

* Les prénoms ont été modifiés pour préserver l'anonymat des intéressés, mineurs.

Ambre Lepoivre Journaliste BFMTV