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Police-Justice

Charlie Hebdo: trois animateurs sanctionnés pour non-respect de la minute de silence

Un hommage national a été rendu aux douze victimes de la tuerie de Charlie Hebdo, jeudi dernier.

Un hommage national a été rendu aux douze victimes de la tuerie de Charlie Hebdo, jeudi dernier. - Anne-Christine Poujoulat

Trois vacataires lillois n'ont pas souhaité observer la minute de silence en hommage aux victimes des attentats à Paris. Selon la mairie, ils ont tenu ensuite des propos "inacceptables", ce qui leur vaut d'être sanctionnés.

La réponse est sans appel: trois animateurs périscolaires qui avaient refusé d'observer une minute de silence dans les écoles primaires où ils travaillent, jeudi dernier, lors de l'hommage national, vont être sanctionnés. Raison invoquée? Les propos "inacceptables" qu'ils auraient tenus ensuite pour expliquer leur choix. L'annonce a été faite par Martine Aubry, maire de Lille, jeudi.

Hors de "question de laisser passer"

"Il s'avère qu'il y a trois personnes qui n'ont pas souhaité faire la minute de silence, sont sortis et l'ont expliqué, et que l'un d'entre eux a en outre fait l'apologie du terrorisme en parlant d'un acte compréhensible au sujet de ces assassinats odieux de la part de ces fous", a-t-elle précisé.

"Dans les trois cas", la mairie a lancé une procédure pour interrompre leur contrat. Pour l'un des agents, "nous avons en outre porté plainte dès ce matin pour apologie du terrorisme", a indiqué Martine Aubry jeudi. 

Jointe par BFMTV.com, une porte-parole du cabinet de la maire a précisé la situation, expliquant que ce n'est pas le non-respect de la minute de silence qui vaut à ces agents d'être "remerciés", mais bien "les propos inacceptables qu'ils ont tenu ensuite."

Que dit le droit du travail?

Spécialisé dans le droit du travail, Me Sofiane Hakiki précise la décision de la mairie, auprès de BFMTV.com. "On ne peut pas forcer un salarié à respecter une opinion qui n'est pas la sienne, car on touche là au droit fondamental de la liberté d'expression", explique-t-il, faisant référence uniquement aux deux agents qui n'ont pas fait d'apologie de l'acte terroriste. "Mais en l'occurence, comme ils sont vacataires, la mairie peut interrompre leur contrat à tout moment, sans leur verser d'indemnité, et sans passer par un conseil de discipline."