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Manifestation contre le chantier Lyon-Turin: EELV attaque en justice les arrêtés émis par le préfet de Savoie

Des opposants au chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin le 7 mars 2015

Des opposants au chantier de la ligne ferroviaire Lyon-Turin le 7 mars 2015 - JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Europe Écologie-Les Verts a décidé d’attaquer en référé-liberté les 4 arrêtés émis par le préfet de Savoie visant à interdire un rassemblement prévu en Savoie contre le chantier de ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin.

Les opposants au chantier de ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin pourront-ils manifester ce week-end dans la vallée de Maurienne, en Savoie? Face à un "risque de débordements", la préfecture a publié un décret pour interdire la manifestation ce jeudi après-midi. Une décision que devrait contester en justice Europe Écologie-Les Verts, a annoncé le parti écologiste dans un communiqué.

"EELV a décidé d’attaquer en référé-liberté les 4 arrêtés émis cet après-midi par le préfet de Savoie", annonce le bureau exécutif du parti.

"En effet, ces arrêtés sont particulièrement imprécis, ce qui pourrait servir à entraver la liberté de manifester et les rassemblements prévus ce week-end, qui eux sont légaux car déposés et non interdits à cette heure", justifie-t-on.

Inquiétudes des autorités

Mais selon une note du renseignement que BFMTV a pu consulter, les autorités estiment que, malgré un événement affiché "comme familial et festif", "plusieurs signaux peuvent laisser penser à une tonalité plus offensive".

"Le flou entretenu par les organisateurs sur le parcours, le lieu du camp de base, les modalités précises de l'événement (...) et le déplacement attendu de centaines de militants radicaux sont autant de signaux laissant craindre de possibles débordements", peut-on y lire.

Ce jeudi, le préfet de Savoie François Ravier a indiqué que "2000 gendarmes et policiers" vont être déployés samedi, avec 70 pompiers et des secours. "Nous craignons des intrusions et des dégradations sur les chantiers", a-t-il souligné.

"Inadmissible dans un État de droit"

"Ces arrêtés du préfet de Savoie ont été rendus très tardivement et en l’occurrence moins de 48h avant le début des rassemblements et manifestations, ce qui rend hypothétique de pouvoir obtenir un référé-liberté pour les remettre en cause", souligne EELV, qui entend aussi poursuivre François Ravier.

"EELV a mandaté Maître Arié Alimi pour déposer une plainte contre le préfet de Savoie (...) prendre ces arrêtés aussi tardivement rend quasi impossible le fait de les contester, ce qui est inadmissible", peut-on lire dans le communiqué.

Une dizaine d'organisations dont les Soulèvements de la Terre et les No-Tav italiens ont prévu de manifester samedi aux cotés d'élus comme le maire EELV de Grenoble Eric Piolle et la député LFI Mathilde Panot

Ils dénoncent les impacts écologiques, notamment sur l'eau, de ce chantier "ferroviaire titanesque, impliquant le forage de 260 km de galeries à travers les massifs alpins". Selon eux, des travaux vont "détruire la montagne pour les intérêts économiques de quelques-uns, au détriment du vivant".

Le dossier suscite un regain de tensions entre partisans et opposants alors que le ministère des Transports a commencé à chiffrer le coût des 150 km de voies d'accès au tunnel en cours de creusement sous les Alpes alors que les réflexions se poursuivent sur le tracé ferroviaire côté français, note l'AFP.

Ariel Guez