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Mort de Lilou: ce que l'on sait sur le décès de la fillette de 11 ans au CHRU de Brest

Une enquête a été ouverte après la mort, le 3 août dernier, d'une fillette de 11 ans au CHRU de Brest admise pour une opération du dos. Selon la famille, elle a subi une perforation de la trachée lors de l'anesthésie.

Lilou, une fillette de 11 ans, est morte le 3 août dernier au CHRU de Brest, dans le Finistère, où elle avait été admise pour une opération du dos. Elle a succombé après avoir eu une perforation de la trachée lors de l'anesthésie.

Une enquête a été ouverte par le parquet de Brest après une plainte des parents de l'enfant.

• Pourquoi Lilou a-t-elle été admise?

Lilou, décrite comme une fillette de 11 ans épanouie et joyeuse, ne présentait pas d'antécédents médicaux hormis une scoliose qui la contraignait à porter un corset. Afin de soulager ce problème, le médecin qui la suit pour cette pathologie propose que l'enfant subisse une opération classique.

L'intervention est prévue pour le 1er août. Son père la dépose la veille au soir de l'opération au CHRU de Brest. Le lendemain, sa mère se rend à l'hôpital, Lilou va bien. Puis la fillette est conduite au bloc opératoire.

• Comment se déroule l'opération?

L'opération débute vers 10h le 1er août. Selon l'avocat de la famille de l'enfant, la petite Lilou est intubée vers 10H30 pour l'anesthésie. C'est un interne qui réalise la procédure de bout en bout. Mais une heure plus tard, l'équipe médicale constate des traces violacées autour du cou de la patiente et au niveau du thorax. Lilou tousse beaucoup.

"Les perforations trachéales, ça peut arriver, c'est un aléa thérapeutique, mais c'est surtout dans les suites où il semble y avoir une situation pas bien prise en compte", déplore Me Vincent Sehier, l'avocat de la famille de Lilou.

Vers midi, elle est conduite au scanner. L'examen montre que l'enfant a de l'air dans les poumons et qu'elle souffre de deux pneumothorax, c'est-à-dire que ses poumons sont contractés et qu'ils n'aspirent plus d'oxygène. Elle est transférée rapidement en service de réanimation.

Dans l'après-midi, un ORL puis deux pédiatres l'auscultent. Ils se montrent rassurants auprès des parents de Lilou. La fillette est sédatée mais devrait se réveiller d'ici deux à sept jours. Ce n'est que dans la soirée, à 21h55, qu'une prise de sang est réalisée: elle montre que les organes de l'enfant sont en souffrance. Il faut l'opérer.

L'intervention est prévue à 5h du matin le lendemain, selon la famille de la fillette. Le lendemain matin, au moment de l'examen médical, les médecins constatent que Lilou est en état de mort cérébrale. Elle décède le 3 août.

"La situation était largement sauvable malgré la perforation", soutient l'avocat.

• Comment se déroule l'enquête?

Les parents de Lilou ont déposé plainte contre l'établissement hospitalier. Le parquet de Brest a ouvert depuis une enquête préliminaire pour "homicide involontaire". Les investigations ont été confiées à la sûreté départementale du Finistère. Pour l'heure, aucune partie n'a été entendue.

Les parents de Lilou ont refusé qu'une autopsie soit réalisée au CHRU. "On a ce sentiment qu'il y a des choses qui cherchent à être cachées", ajoute l'avocat, assurant que dans les cas comme celui-ci "il y a systématiquement des pièces manquantes dans les dossiers".

Un examen médico-légal a été ordonné par le parquet de Brest. D'autres expertises médicales ont également été demandées et sont programmées.

• Quelle est la réaction du CHRU?

Contacté par BFMTV, le CHRU de Brest assure que "la famille a été rencontrée par l’équipe médicale et la Gouvernance de l’établissement". La famille de Lilou affirme de son côté qu'aucune "explication quant à la prise en charge de l'enfant" n'a été apporté lors de cet entretien. Me Vincent Sehier s'insurge notamment contre le manque de transparence du CHRU. "L'hôpital reconnaît des erreurs mais pas de fautes", explique-t-il.

L'établissement a également expliqué avoir présenté "toutes ses condoléances à la famille de la jeune fille" et a déclaré "partager la peine" des parents.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV