Chiens tués au championnat de France de canicross: ce que l'on sait sur l'enquête

Une enquête "en flagrant délit" pour "acte de cruauté envers des animaux" a été ouverte par la procureure de la République de Nîmes. Un quatrième chien, malade, est également pris en charge par les services vétérinaires.

Une enquête a été ouverte après la mort suspecte de trois chiens lors du championnat de France de canicross, une course pédestre avec chien, à Vauvert, dans le département du Gard, a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Nîmes. Un quatrième chien est également actuellement pris en charge, selon le parquet.

• Quatre chiens touchés

Dans un communiqué publié ce lundi matin, le parquet de Nîmes signale que les gendarmes ont été appelés dimanche matin pour une intervention aux championnats de France de canicross. Sur place, ils ont découvert trois chiens morts, Palma, Oslo et Opale, ainsi qu'un quatrième malade.

Selon les premières constatations, les quatre canidés auraient mangé des boulettes qui se trouvaient sur place. Ils ont été malades près d'un quart d'heure après cette ingestion. Le quatrième chien, malade, n'a pas avalé la boulette mais a seulement léché l'aliment. Il a été pris en charge à la clinique vétérinaire de Montpellier en état grave

Des granulés noirs ont été retrouvés à l'intérieur de ces boulettes. Ils ont été prélevés par les gendarmes et sont actuellement analysés. "Les vétérinaires présents dans le cadre de l’encadrement de la course évoquaient immédiatement une possibilité d’empoisonnement", ajoute le communiqué du parquet.

• Enquête ouverte

"Une enquête a immédiatement été ouverte en flagrant délit" pour "acte de cruauté envers des animaux, pour lequel sont encourus deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende", a expliqué à l'AFP la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac.

La compagnie de gendarmerie du groupement de Vauvert est chargée de l'enquête. "Une reconstitution des preuves est en cours afin d'identifier ce qu'il s'est passé", a ajouté la procureure. L’OCLAESP (l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) est également chargé du dossier.

Comme le rappelle le parquet de Nîmes, "ce délit fait encourir une peine de 5 ans d’emprisonnement, 75 000 euros d’amende outre des peines complémentaires d’interdiction de détention d’animal notamment."

· Pas de sécurité autour de l'événement

Comme l'a appris BFMTV, l'événement se déroulait sur deux jours, le samedi et le dimanche, ce qui peut laisser penser que les boulettes ont été placées là entre le samedi soir et le dimanche matin.

En outre, il s'agit d'un événement public et aucune mesure de sécurité particulière n'avait été mise en place. Au total, il y avait 580 concurrents et 1500 chiens présents à Vauvert ce week-end.

• Des plaintes déposées

La fédération des sports et des loisirs canins évoque sur sa page Facebook "un geste abject criminel de personne(s) qui ont mis des boulettes de viande empoisonnées sur le site" et a barré son logo d'un bandeau noir. Elle a porté plainte et la seconde journée de la finale du championnat, qui devait se tenir dimanche, a été annulée.

"Ce matin je suis toujours dévastée par la journée d'hier, dévastée par la méchanceté des personnes abjectes qui ont osé commettre cet acte. Mes pensées vont vers leurs familles en deuil", ajoute sur Facebook l'une des participantes au canicross.

La mairie de Vauvert annonce aussi porter plainte et avoir pris un arrêté municipal pour interdire l'accès au bassin des plaines et aux bois durant le temps de l'enquête, a confirmé le cabinet du maire à l'AFP.

Mélanie Vecchio avec Hugo Septier