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Police-Justice

Ce que l'on sait de l'attaque devant la mosquée de Bayonne

Un homme de 84 ans a tiré plusieurs coups de feu, ce lundi après-midi, devant la mosquée de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques). Deux fidèles ont été blessés. L'individu, interpellé à son domicile, est un ancien candidat du Front national (Rassemblement national) pour les élections départementales de 2015.

Des coups de feu ont été tirés, ce lundi après-midi, devant la mosquée de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) par un homme de 84 ans. Deux fidèles ont été blessés. Le suspect a été interpellé peu après les faits à son domicile. Ses motivations ne sont pas encore connues

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  • L'octogénaire a d'abord tenté d'incendier la porte

Aux alentours de 15h20, ce lundi, un octogénaire, avec un bidon d'essence à la main, a essayé d'incendier la porte de la mosquée de Bayonne. Surpris dans sa tentative par deux personnes, il leur a alors tiré dessus et a mis le feu à une voiture voisine.

Le suspect, qui avait pris la fuite, a été ensuite interpellé par la brigade anti-criminalité (BAC) à son domicile à Saint-Martin-de-Seignanx dans les Landes. Pendant son interpellation, l'homme a résisté et affirmé posséder des armes et des grenades. Une opération de déminage s'est donc déroulée dans son véhicule et à son domicile. Une arme de poing a été retrouvée à l'intérieur de sa voiture.

  • Les deux victimes ont été hospitalisées

Les deux victimes, des fidèles de la mosquée âgés de 74 et 78 ans, ont été évacués par le SAMU et les sapeurs-pompiers, dans un état grave, vers l'hôpital de la ville. Ce matin, le pronostic vital restait réservé pour l’un d’entre eux selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques. L’un d’entre eux est blessé au thorax et l’autre au bras.

La communauté musulmane de la ville est sous le choc et ce mardi, elle ira prier dans un local prêté par la mairie de Bayonne.

  • Le suspect est un ancien candidat FN

Le tireur présumé, âgé de 84 ans, a été immédiatement placé en garde à vue après son arrestation, du chef de tentative d’assassinats, où il garde jusqu'à présent le silence. Il a été candidat Front national (ancien nom du Rassemblement national) aux élections départementales dans les Landes en 2015. "Il a effectivement fait partie des 8000 candidats que nous avions lors des élections départementales", a confirmé Jordan Bardella, le vice-président du Rassemblement national, lundi soir, sur notre antenne.

"À l’issue du scrutin, ce dernier [le suspect, ndlr] a été écarté de sa fédération départementale pour avoir tenu des propos jugés contraires à l’esprit et à la ligne politique du Rassemblement national. Il n’a, depuis, plus participé à la moindre action du mouvement et n’est plus adhérent", a précisé le parti dans un communiqué.
"Il pouvait être très sympathique, sauf quand on parlait de politique, là il s’énervait et pouvait devenir verbalement violent," souligne, sous couvert de l'anonymat, un membre de son entourage. 

De fait, de nombreuses personnes refusaient de le saluer dans la rue de son village et l'ancien maire de Saint-Martin-de-Seignanx lui avait refusé l'accès à la mairie pour menaces. L'homme, inconnu des services de police, était réputé dans son quartier pour ses propos racistes et xénophobes. "Il véhiculait des idées racistes et xénophobes et ne s’en cachait pas", nous précise-t-on. Il était également propriétaire de trois armes de catégorie B qui avaient été déclarées à la préfecture. 

  • L'enquête a été confiée à la police judiciaire de Bayonne

Si l'homme a reconnu les faits pendant sa garde à vue, ses motivations ne sont toujours pas connues. Selon Sud Ouest, il avait fait parvenir il y a quelques jours "une lettre rageuse" au quotidien et au procureur de Dax, dans laquelle il affirmait vouloir porter plainte contre Emmanuel Macron.

Une enquête de flagrance a été ouverte par le parquet de Bayonne et confiée à la police judiciaire de la ville. Le parquet national antiterroriste étudie, par ailleurs, la situation en liaison avec le parquet de Bayonne. Il ne s'est pas encore saisi du dossier.

Clément Boutin avec le service police-justice de BFMTV