BFMTV
Police-Justice

Ce que l'on sait de l'agression d'une élève de 13 ans devant son collège à Montpellier

Trois mineurs ont été interpellés à Montpellier après l'agression d'une adolescente de 13 ans de son collège. "Gravement blessée", la victime s'est réveillée du coma ce mercredi 3 avril.

Une adolescente de 13 ans, scolarisée dans un collège de Montpellier, a été "frappée par un groupe de trois individus" ce mardi 2 avril, a annoncé ce mercredi le parquet de Montpellier. Trois mineurs de 14 à 15 ans ont été interpellés.

Plongée dans un premier temps dans un coma artificiel au CHU Lapeyronie, Samara s'est réveillée ce mercredi après-midi, a-t-on appris auprès de sa famille. "Acte insupportable", piste du harcèlement scolaire, interpellation... Les autorités veulent faire "toute la lumière" sur cette affaire.

• Agressée à la sortie du collège

Les faits se sont déroulés devant le collège Arthur-Rimbaud de Montpellier, à la sortie des cours vers 16 heures. Le parquet de Montpellier a indiqué à BFMTV que Samara, 13 ans, avait été "frappée par un groupe de trois individus", confirmant une information du média local Métropolitain.

Les "individus" seraient, d'après nos informations, deux garçons et une élève de troisième du même établissement.

"L'une des personnes mises en cause, une mineure de 14 ans scolarisée dans le même établissement, vient d'être interpellée", a souligné dans la matinée le parquet, en précisant que les investigations se poursuivent afin "d'identifier les autres mis en cause, de déterminer le mobile et le déroulement exact des faits".

En début de soirée, le même parquet a annoncé qu'elle avait reconnu avoir porté des coups, dans le cadre de son audition du "chef de tentative de meurtre sur mineure de moins de 15 ans". Deux autres mineurs, de 14 et 15 ans, ont été interpellés et son entendus "sous la même qualification". Un des deux est déjà connu de la justice, selon le parquet.

De son côté, Samara, "gravement blessée", a été admise dans la soirée au CHU Lapeyronie. Elle a été placée en coma artificiel avant de se réveiller ce mercredi en début d'après-midi. D'après sa mère Hassiba sur BFMTV, elle reste "traumatisée".

• Le collège pointé du doigt par la famille

D'après la mère et la grand-mère de l'adolescente, l'agression s'est déroulée sur fond de harcèlement scolaire et aurait pu être évitée par l'établissement.

"Le matin, ils (le collège, NDLR) ont averti ma fille pour dire qu'il y avait des garçons qui allaient attaquer ma petite-fille", a assuré sa grand-mère au micro de BFMTV.

Elle a poursuivi: "Ma fille leur a demandé à trois reprises - elle a eu trois personnes de cet établissement - à ce que ma petite-fille soit gardée à l'établissement jusqu'à ce qu'elle vienne. Non, ils n'ont pas attendu, ils l'ont jetée dehors."

En fin d'après-midi, Hassiba, la mère de Samara, a précisé sur notre antenne qu'elle avait eu le professeur principal au téléphone vers 12h30 l'informant qu'"un groupe de jeunes, qui n'étaient pas du collège, était à l'extérieur de l'établissement et attendait Samara".

"Il m'a préconisé de venir la récupérer à la fin des cours, ce que j'allais faire. J'ai appelé la vie scolaire à deux reprises pour leur demander de ne pas laisser sortir ma fille et ils l'ont laissée sortir", a-t-elle regretté, soulignant un manque de communication.

Interrogée à ce sujet lors d'une conférence de presse, la rectrice de l'académie de Montpellier, Sophie Béjean, a affirmé que "le principal de l'établissement n'a pas été au courant de ce qui s'est passé avant les faits, ni même tout de suite après".

Concernant le harcèlement scolaire, elle a reconnu que "plusieurs mesures disciplinaires" ont été prises dans l'établissement "pour des situations de harcèlement".

"S'agissant de Samara, il y a eu l'année dernière un cas qui avait conduit à une procédure disciplinaire. Une mesure disciplinaire a bel et bien été prise", a-t-elle précisé.

Une élève est notamment désignée par la mère de Samara comme la responsable de l'agression: "Elle a été agressée car il y a une élève depuis l'année dernière qui s'acharne contre ma fille qui essaie de lui inventer des choses qu'elle ne fait pas", nous a-t-elle expliqué.

"L'année dernière, il y a eu un appel au viol de ma fille par cette même jeune élève qui est dans le collège. On l'attache, on lui met du tabac dans le nez... Elle se laisse molester et elle ne dit rien." Elle a alors conclu: "Hier, c'était la fois de trop."

• La ministre dénonce un "acte insupportable"

Ce mercredi, les autorités ont apporté leur soutien à la famille de l'adolescente, tout en appelant "au calme" dans le quartier de Mosson-La Paillade, au nord-ouest de la ville.

"Je dénonce avec la plus grande fermeté l'agression dont a été victime une jeune fille hier soir devant le collège Rimbaud de Montpellier. Tout est mis en oeuvre pour retrouver les agresseurs en lien avec la police nationale qui est saisie", a indiqué mercredi le préfet de l'Hérault sur X, anciennement Twitter.

"J'appelle au calme aux abords de l'établissement où je me rends avec madame la Rectrice pour rencontrer l'équipe enseignante et les familles", ajoute-t-il dans le même message.

Peu avant, la ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet avait fait part, toujours sur X, de son "émotion" après avoir appris "qu'une collégienne a été violemment agressée à Montpellier".

"Toute la lumière doit être faite sur cet acte insupportable. Une cellule d'écoute et des équipes de sécurité sont déjà sur place", avait-elle ajouté.

Igor Sahiri et Théo Putavy