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Police-Justice

Ce que dit la note du renseignement territorial sur la manifestation contre les "violences policières"

Des gendarmes mobiles font face à des manifestants lors de la "Marche pour Adama Traoré" - sept ans après sa mort - à la Gare de l'Est à Paris, le 8 juillet 2023.

Des gendarmes mobiles font face à des manifestants lors de la "Marche pour Adama Traoré" - sept ans après sa mort - à la Gare de l'Est à Paris, le 8 juillet 2023. - BERTRAND GUAY / AFP

INFO BFMTV - Des appels à manifester samedi "contre le racisme systémique" et "les violences policières" ont été lancés dans plusieurs villes de France. BFMTV a pu consulter la note du renseignement territorial, qui évoque "des risques de troubles à l'ordre public".

Les autorités se préparent pour les manifestations de samedi. BFMTV a pu consulter la note du Renseignement territorial concernant les marches prévues "contre le racisme systémique, les violences policières et pour la justice sociale et les libertés publiques" à l'appel de plusieurs partis de gauche et d'extrême-gauche, des associations et des organisations syndicales. Il s'agit du premier appel à manifester de la rentrée.

À Paris, l'appel à manifester pourrait, selon ce document daté d'avant-hier, réunir de 4000 à 6000 participants et 200 à 400 "éléments à risque" sont susceptibles de se joindre au précortège.

Vers une interdiction de la préfecture?

Ce jeudi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a évoqué sur RMC-BFMTV la possibilité d'une interdiction de cette manifestation, dans le contexte d'une semaine chargée pour les forces de l'ordre en France, avec les visites du roi britannique Charles III et du pape François, et dans le contexte de la tenue de la Coupe du monde de rugby et de plusieurs matchs de football importants.

"Des préfets, ici ou là s'il y avait des événements exceptionnels (...), des difficultés particulières, pourraient prendre des arrêtés d'interdiction mais c'est aux préfets de prendre leurs responsabilités, chacun dans leur département. Il n'y a pas de consigne générale", a expliqué Gérald Darmanin sur notre antenne.

Pas d'unité parmi les syndicats et les partis

Le RT indique que "malgré la volonté affichée d'une marche unitaire, seules la CGT, FO, FSU (syndicat enseignant), Sud-Solidaires et la CNT relaient cet appel, l'intégralité de l'intersyndicale se réservant pour le vendredi 13 octobre", à l'occasion d'un appel à manifester pour les salaires, l'égalité entre les hommes et les femmes, la défense de l'environnement.

Du côté des partis politiques, la France insoumise et Europe Écologie-Les Verts ont appelé à participer à cette manifestation, ce qu'ont refusé de faire le Parti socialiste et le Parti communiste.

"Ces marches toujours peu relayées dans la mouvance d'ultra-gauche et la sphère écologiste radicale s'inscrivent dans un calendrier d'actions et d'événements chargé", précise la note. "Seul le Groupe antifa Lyon et environs (Gale) relaie l'appel prévu localement", peut-on encore lire.

Quand au risque de troubles liés à des opposants au manifestants, le Renseignement territorial précise que "la mouvance d'ultra droite ne communique pas sur ces événements et aucune velléité de perturbation n'a été décelée".

"Pas d'écho auprès des habitants des cités sensibles"

La note ajoute que ces marches ne "rencontrent pas d'écho auprès des habitants des cités sensibles, notamment des jeunes, et n'ont pas fait l'objet de tractages ou d'affichages spécifiques". À ce jour 79 appels à la mobilisation ont ete relayés sur les réseaux sociaux.

Des risques de troubles à l'ordre public ont été identifiés à Angers, Caen, Toulouse, Grenoble, Bordeaux, Saint-Étienne, le Puy-en-Velay, Pau et Vandœuvre-lès-Nancy. À Paris, la marche prevue partira de Gare du Nord à destination de Bastille.

Mélanie Vecchio avec Glenn Gillet